dimanche, juin 26, 2005

La démagogie du pire

D’un Pouvoir aux abois, on ne peut attendre qu’une chose : qu’il en rajoute dans la démagogie et le clientélisme ! Et ce drame va encore durer 2 ans pour notre malheur !

Le 1er juillet, hausse du SMIC de 5,51 %. Bravo pour ceux qui vont en profiter ! Mais malheureusement cela signifie encore plus de chômeurs ou d’exclus et encore moins de croissance. Car en relevant ce seuil déjà très haut ce sont les forces créatrices qui sont un peu plus handicapées. Ce chiffre n’est justifié ni par la hausse de la productivité, ni par l’inflation, ni par la croissance (toutes les 3 inférieures ou à peine supérieures à 2%).

Nos élites (politiques ou syndicales) agissent à contresens, et ce depuis 30 ans ! et continue à produire du chômage de masse dont la France souffre à un niveau structurel insupportable. Elles se refusent systématiquement à tirer les conséquences des orientations irréversibles prises par notre pays.

Notre Technocratie (peut-être devrions-nous écrire « Technocrassie ») de droite comme de gauche nous ont définitivement engagé sur la voie d’un régime capitaliste ouvert sur le Monde (sans nous le demander vraiment, mais passons !). Et d’ailleurs, qu’est-ce-que vous vouliez que nous fassions d’autre, nous enfermer dans notre hexagone. Un peu exigu, l’hexagone ! Sauf pour les irréductibles ou les irréfléchis qui font l’apologie de la croissance zéro et le repli autour de leur clocher.
Toutes les autres voies ont été disqualifiées. Et particulièrement toutes celles qui ressemblent à ces oxymorons : sociale démocratie, socialisme de marché, capitalisme social…,

Nous sommes donc soumis au Marché…mondial, aussi simple que ca ! Et il n’y a pas de demi-mesure. Si vous refusez de vous soumettre à cette tyrannie, et à celle en particulier du pétrole à $60 dollars le barils, laissez votre voiture au garage et rentrez chez vous !

A partir de là, pourquoi nos élites ne réussissent pas à abattre le chômage, alors que nombre de pays, soumis aux mêmes paramètres, se sortent d’affaire. Voyez sur ce thème une étude comparative entre 2 pays, tout deux dans l’Euroland, la Belgique dont la situation est proche de la nôtre et l’Irlande.

Serait-ce que les dites élites cherchent à protéger des privilèges acquis, des intérêts corporatistes, ou serait-ce : « un misérable hermétisme intellectuel devant l'information la plus élémentaire » ou encore la honte qu’elles auraient à reconnaître que, pendant des dizaines d'années elles se sont trompées, ou nous ont sciemment trompés ?

Pourtant les conséquences à tirer des orientations prises sont simples. Elles résultent de l’application amplement connue et démontrée du théorème de Schumpeter : le capitalisme, est un corps vivant complexe « multicellulaire » où se déroule continuellement le processus de destruction créatrice. Le niveau de l’emploi résulte donc d’une simple équation, création moins destruction.

On dit qu’en France il se détruit 10 000 emplois par jour et qu’il s’en crée presqu’autant …mais sensiblement un peu moins, et c’est tout le problème.
Ce processus de destruction naturelle est sain et souhaitable. Il est indispensable pour la réallocation optimale des ressources et pour l’adaptation continuelle aux changements des paramètres économiques et des technologies. Plus cette adaptation est souple et rapide et plus le niveau de productivité s’améliore et en conséquence le niveau des richesses individuelles.
Ceci n’exclut en rien que les victimes directes de ce processus de destruction ne fassent pas l’objet d’une solidarité nationale même généreuse pour autant que celle-ci soit nationale, universelle et surtout sans privilèges particuliers.

S’évertuer à réglementer, rendre difficiles et onéreuses ces destructions indispensables, comme le font nos élites (politiques et syndicales) depuis 30 ans est donc extrêmement dangereux. (C’est comme si un chirurgien intervenait sur une partie d’un corps vivant, le cœur par exemple, sans se préoccuper de l’irrigation cérébrale.)
Elles ne parviennent d’ailleurs pas à les freiner substantiellement, tant s’opposer à ce phénomène est contre la nature même du système. De la même manière qu’à la belle époque du dirigisme on n’a jamais pu abaisser l’inflation par le contrôle des prix.

Mais en revanche une telle politique a des effets pervers sur l’autre membre de l’équation, la création qui elle, se trouve par voie de conséquence considérablement réduite, et plus que proportionnellement. En effet en cherchant à s’adapter elles-mêmes à ces conditions adverses les forces créatrices sont ou découragées ou amenées à faire des anticipations négatives et à surestimer les coûts nouveaux ainsi créés. De la même manière que dans un environnent inflationniste les agents économiques sont amenés naturellement à faire des anticipations elles-mêmes inflationnistes. Effets pervers, dis-je, et cumulatifs !

Et de plus ces forces créatrices qui ne représentent qu’une petite minorité électorale sont le dernier des soucis de nos démagogues. Elles opèrent dans le secteur le moins privilégié de la Nation, le secteur concurrentiel, ouvert à tous les risques, à l‘humeur de l’Etat, comme à la hausse des matières premières. Lourdement taxées, réglementées, surveillées et encadrées, elles n’ont même pas la considération qu’elles mériteraient. On les culpabilise sur cette prime de risque (le profit dans ce cas) que dans d’autres métiers on n’hésite pourtant pas à faire valoir et à défendre en descendant dans la rue.

Pas étonnant que cet autre membre de l’équation soit particulièrement faible, et que la résolution de la dite équation aboutisse à ce chiffre dramatique : - 5millions (chômeurs plus tous les exclus du travail)

L’alourdir encore un peu plus sous la pression des secteurs privilégiés c’est bien la démagogie du pire.



PS : Lire sur le sujet, « Le chômage, fatalité ou nécessité ? » de Pierre Cahuc, André Zylberberg - éditions Flammarion.

jeudi, juin 23, 2005

Le grand délocalisateur

Délocaliser est hautement condamnable selon la mentalité socialiste. Mais le plus grand délocalisateur a été F. Mitterrand lorsqu’il a sous-traité notre politique monétaire à une entité abstraite sise à Frankfort.

Cette délocalisation ou cet abandon de souveraineté a constitué le premier pas vers une union politique de l’Europe. Ce mouvement a été maintenant brutalement stoppé. Mais il nous reste l'Euro.

Maintenant qu’on a la charrue, qu’est-ce qu’on fait sans les bœufs ? Nous avons un problème.

Une monnaie commune signifie obligatoirement, alignement des politiques économiques, harmonisation fiscale, voire sociale… donc une union politique. Nous le voyons bien avec la situation en Irelande qui n’a rien à voir avec celle de l’Italie. L’une profite exagérément de l’euro, l’autre s’en étouffe…(et nous aussi d'ailleurs).

Les esprits forts (notamment à la BCE) vous diront que le dollar est la monnaie commune pour le Wisconsin comme pour la Californie ou le Texas, des économies également bien disparates. Aux seuls et fondamentales différences que flexibilité et mobilité sont les maîtres mots aux Etats-Unis qui ont également une langue commune !

Ce sont les Technocrates franco-allemands qui nous ont mis dans cet avion sans s’être assurés des moteurs, ou en croyant que les moteurs suivraient…Les français agissaient parce qu’ils avaient peur des allemands et en particulier du mark, les allemands parce qu’ils avaient peur d’eux-mêmes. Mais avoir une vision réaliste de ce qui était possible et souhaitable à long terme, c’était trop leur demander.

Il y a eu un référendum en 1992, me direz-vous ? Oui mais la question était posée en terme trop abstrait pour que la réponse positive ait une valeur démocratique réelle sur le sujet.

Il aurait fallu demander aux français : « Etes-vous prêt à ce que la France abandonne sa souveraineté sur sa politique monétaire, économique et fiscale au profit de l’Europe ? »

Mais là, il y avait un problème que les Technocrates n’ont pas voulu affronter, car il devenait indispensable de définir en même temps quelle Europe et dans quel cadre démocratique.

Nous nous retrouvons donc dans un avion sans moteur. On peut toujours planer et compter sur les courants ascendants pour durer…

Mais ce qui est sûr c’est que l’un ou l’autre des passagers ne peut plus descendre car ce serait encore plus catastrophique…A 30 000 pieds d’altitude on ne peut même pas envisager d’ouvrir une porte.

Il faut souhaiter que cela dure aussi longtemps que possible jusqu’au « soft landing » et qu’il n’y ait pas de mutinerie à bord, de la part de passagers qui paniquent (voir une déclaration récente d’un politique italien envisageant le retour à la lire).

En attendant pour la France amputée de notre bras monétaire, il nous reste pour piloter notre économie….et bien, pas grand-chose…une légère marge de manœuvre budgétaire ? même pas ?

Faut-il qu’ils soient nuls ces Technocrates, les voilà maintenant complètement désarmés.

Ils ont scié la branche…etc, en nous fourrant dans le pétrin !




samedi, juin 18, 2005

Sound and fury

Hier à Bruxelles…17 juin 2005

Le matamore bonapartiste en ce jour anniversaire de Waterloo (16-18 juin 1815) veut sa revanche et crie, sus à l’ennemi anglo-saxon !

Dans un grand élan nationaliste il irait même jusqu’à bouter l’anglais hors d’Europe.

Pour faire diversion à l'intérieur, Il lui faut une belle colère internationale, habituelle instrument des démagogues pour détourner l’attention du citoyen. Plus la colère est forte, meilleur c’est. C’est plus facile et immédiatement payant que de réduire le nombre de chômeurs en France.

De l’autre coté, l’anglais sent l’odeur du sang du couple franco-allemand gisant sur le sol, il se rue à la curée…Logique. De plus il ne va pas se gêner après les humiliations subies et toutes les couleuvres que ces 2 pères fondateurs lui ont fait avaler (notamment en 2002, voir ci-dessous).

Isolé l’anglais ! se rassure la presse française. Illusion !
Isoler l’anglais ! avant la présidence tournante britannique, manœuvre Chirac. Nouveau coup de poker chiraquien foireux !

D’abord ce n’est pas, en règle générale, dans les habitudes de l’anglais de partir à la guerre sans biscuit…Alors qu’on ne peut pas en dire autant du matamore cité plus haut, par définition.

Si les éclats de voix de ce dernier impressionne encore par son ancienneté dans la compagnie et sa complicité avec l’allemand (que celui-ci d’ailleurs ne tardera pas à dénoncer), en coulisse beaucoup reconnaissent l’aberration de ce projet de budget concocté par le dit couple. Et puis l’anglais peut probablement compter sur l’appui de tous « les mal élevés », contre le donneur de leçon.


Contrairement à Macbeth :
“…It is a tale

Told by an idiot, full of sound and fury
Signifying nothing “

Cette histoire signifie probablement quelquechose : la fin d’un rêve, celui d’unifier l’Europe à l’image de la France et le retour en force d’une vision plus réaliste et modeste de l’Europe, à l’anglaise !... Ouah ! quelle horreur !

Le sort de l’Europe s'est joué encore une fois 190 ans après exactement dans la région de Bruxelles. Un signe !





mardi, juin 14, 2005

Ah ! ces anglo-saxons !

Ils sont vraiment pas possibles.
De l’autre coté du Channel , égoïstes, perfides ou les deux à la fois !

Ils ne veulent pas financer nos paysans, quel manque de solidarité !
« Touche pas à mes électeurs » leur dit notre bon ChiTché,
Soyez généreux !... A votre bon cœur ! … leur crie-t-il .
Ils restent insensibles !

Il avait pourtant bien réussi à l’arnaquer et à l’humilier ce fier Tony, le ChiTché, quand en 2002 il s’était entendu dans son dos avec son copain Gerhard pour verrouiller la Pac jusqu’en 2013. Quel beau coup !

Il est peut-être resté vexé le Tony mais c’est pas une raison de nous le faire payer à nous français, car notre bon Chitché est arrivé à nous faire contribuer moins que les anglais (et que tous les autres grands pays d’ailleurs) –contributions nettes per capita- Voilà ce qu’on appelle en France une bonne solidarité européenne !

Et de l’autre coté de l’Atlantique, je ne vous en parle pas.
C’est encore pire.

Ils font monter l’euro pour nous étrangler parcequ’on est pas d’accord avec eux pour aller guerroyer en Irak, puis maintenant ils le font tomber pour nous humilier…Ce sont des moins que rien !

Et en plus insolents et fourbes. Ils baissent leur taxes comme des malades pour nous narguer et voilà-t-il pas que leurs recettes fiscales a une fusée aux fesses. - Recettes et dépenses fiscales aux USA-.

Nous on croit notre bon ChiTché et son Maire du Palais quand il nous cause d’une arithmétique simple : une baisse de 1 euro de taxes ça fait 1 euro de recettes en moins et comme on est fauché …vous connaissez la suite !
Ces américains manipulent leur chiffres… pour nous humilier, je vous dis.


samedi, juin 11, 2005

Et maintenant…pour la France ?

Tout d’abord, je recommande la lecture de l’article de Nicolas Baverez dans le Monde du 3 juin 05, sur la situation de notre pays et sur la culpabilité de nos dirigeants, triste mais lucide.

Nous vivons une fin de régime et ces derniers ne s’en rendent pas compte ! Dans notre passé historique ce type d’inconséquences s’est terminé par quelques « raccourcissements ». Ces messieurs devraient se méfier même si les mœurs d’aujourd’hui sont plus paisibles.

Les structures politiques traditionnelles ont été brutalement désavoués pour une 2ème fois. Les partis de gauche et de droite sont fracturés et ne savent même plus où ils en sont et à quels saints se vouer.

L’économie est paralysée avec un chômage de masse enkysté et structurellement funeste, et une croissance quasi inexistante. Une société rongée par l’exclusion avec des zones de non-droit. De graves carences multiples dans l’Université, dans l’innovation, l’entreprise etc..

A l’international, le pays est isolé, aussi bien en Europe qu’ailleurs, car il ne représente plus rien. Et même l’Allemagne, notre compagne dans le malheur, se détournera vite de nous, dès septembre prochain avec l’élection probable d’Angela Merkel.

Et comment se fait-il que toutes ces calamités nous soient arrivées ?

D’abord Giscard a dangereusement affaibli la France, puis Miterrand a corrompu le corps social en le droguant à l'assistanat, et enfin ChiTché a tout pourri par son inconsistance . Mais leur nuisance a été finalement rendu possible parce que la France souffre d’un grave déficit de démocratie.

Contrairement aux apparences démocratiques extérieures, la France subit la dictature d’un parti unique. Il n’a pas de nom mais pourrait s’appeler le Parti Etatique Institutionnel. Logique, quand tous les dirigeants sont recrutés dans la même école où la religion de l’Etat est poussée jusqu'à l’idolâtrie. Dans ce parti les tendances peuvent s’exprimer à gauche ou à droite mais rien ne change au fait que finalement le Parti Etatique reste la machine à garder le pouvoir.

La similitude est frappante avec le Mexique à la façade également parfaitement démocratique et qui est resté très longtemps soumis en réalité à la dictature du Parti Révolutionnaire Institutionnel, alternant les expériences dirigistes, libérales ou gauchistes selon les époques mais toujours dans le cadre de ce même parti.

Même docilité et connivence des Assemblées parlementaires supposées représenter les citoyens mais infiltrées par le Parti Etatique. Et pour cause, la grande majorité de leurs membres est issue elle-même de l’Etat (pour y revenir après) ou en dépend directement ou indirectement. En même temps, inexistence ou asservissement des contre-pouvoirs (médias et justice notamment). Même complicité objective avec les syndicats. Normale et nécessaire pour assurer la tranquillité politique lorsque la légitimité du Pouvoir est douteuse. Les syndicats eux-mêmes ne constituent pas vraiment une représentation démocratique de la classe ouvrière puisque les ouvriers ne sont pas, pour la grande majorité en France, syndiqués du tout.

Et nous subissons cet Etatisme cynique et démagogique, qui de plus nous berce de l’illusion archaïque de la grandeur gaulliste (voire bonapartiste dans sa version européenne).

Assez, cela ne peut plus durer, mais en même temps on a l’impression que le changement n’est pas possible.

Car ce grave déficit démocratique fait que le Pouvoir manque finalement de la légitimité nécessaire pour engager les réformes indispensables et exercer son autorité sur les quelques centaines de milliers de manifestants qui descendent dans les rues à la moindre occasion.

Pour ces derniers dont la plupart sont « les privilégiés de la solidarité », « préserver les acquis sociaux », c’est lutter pour que rien ne bouge. Défendre le « modèle social français » correspond au maintien de privilèges exorbitants. « L’ultra-libéralisme » brandi comme un épouvantail, ce sont les intérêts corporatistes menacés.

Le citoyen de base reste intimidé par ces beaux sentiments et se laisse facilement circonvenir par toute cette rhétorique. Nous sommes l’avant-garde des mouvements sociaux, leur disent-ils, nous ouvrons la voie et nous travaillons pour vous ! Boniments !

Il faut vraiment que la démocratie soit à ce point dévoyée chez nous pour que l’on en arrive à cette tyrannie de la part de minorités privilégiées.

Pourtant un nouveau spasme des citoyens a eu lieu, mais l’incompréhension du Parti Etatique reste totale. Comme seul remède dans l’immédiat, on nous propose encore plus d’Etat. Et, ces messieurs les bonimenteurs continuent de s’agiter.

Il y a extrême urgence, on ne peut pas attendre 2 ans, sinon « la France va poursuivre sa descente aux enfers d’ici à 2007 »

On peut rêver, pour engager la modernisation du pays, à « un leadership politique fort, un discours de vérité et un projet réformateur clair, une équipe gouvernementale cohérente. »

Par quel miracle ?

C’est aux structures qu’il faut s’en prendre !
C’est notre propre Constitution qu’il faut réformer (avant de penser à celle de l’Europe !)

Et pour commencer, une idée simple : inéligibilité des fonctionnaires et de tous les professionnels de l’Etat à tous les postes politiques. S'ils veulent faire de la politique qu’ils démissionnent sans parachute. On ne peut pas être à la fois juge et partie !

Une manière pour nous de détruire la nouvelle Bastille, le Parti Etatique Institutionnel, et d’en « guillotiner » les représentants, proprement !

mercredi, juin 08, 2005

Ça y est, Il attaque !

L'exterminateur de la spécificité culturelle française ! Voir la note ci-dessous : "L'attaque virulente".
Google Biblio est en marche !

La nouvelle bibliothèque en ligne est ouverte depuis quelques jours à peine (dans sa version beta).
Et c'est tout simplement fabuleux !
Pour l'instant ne sont disponibles que les ouvrages en langue anglaise (puisque les bibliothèques françaises ne ce sont pas associées à ce programme).

Par curiosité je tape : "to be or not to be" entre guillemets et j'ai 3 930 pages...Et bien entendu la tirade complète. Je peux aussi feuilleter Hamlet en ligne, en entier.
La rubrique "About this book" vous donne toutes les informations pratiques nécessaires.
Et vous avez accès à toutes les opinions des lecteurs sur le Web via : "Web search for reviews"

Dans Amazon US on peut, via ce service google, feuilletez un livre en ligne avant de l'acheter quand il a la mention "Look inside".

Impressionnant !

Pour parer cette concurrence insolente M. Jeanneney n'a qu à acheter Google...Son coût : 75 milliards de dollars (capitalisation boursière à ce jour *) pas grand chose ! Ce n'est pas plus qu' une fois et demi le déficit budgétaire de la France pour 2005**.

* chiffre exacte au 9/6/05 : $ 79.77 Milliards soit € 65.5 Milliards
** chiffre MINEFI : € 45.2 millards



mardi, juin 07, 2005

Et maintenant…pour l’Europe ?

L’axe franco-allemand est mort, vive l’Europe libre !

Essayons d’entrevoir l’horizon, alors que la secousse a été si forte que la poussière n’est pas encore retombée et que tout le monde cherche le chemin…


Le concept d’europe politique est née d’un fantasme, celui d’une vision technocratique et chimérique de grandeur et de puissance collective.

C’était une initiative exclusivement franco-allemande, les 2 poids lourds fondateurs.
Les autres pays ont suivi de plus ou moins bon gré… ils n’avaient pas trop le choix, s’ils voulaient être dans le coup…Ils ont suivi même s’ils étaient exaspérés de l’arrogance de ces 2 aînés.

Ceux-ci affichaient sans vergogne en maintes occasions leur « superior commitment » . Ils manifestaient une superbe hypocrisie ( comme par exemple suspendre en France le processus de privatisation de l’électricité sans pour autant que l’entreprise nationale se gène pour tirer ses marrons du feu dans les autres terres européennes, voter à Lisbonne des orientations qu’ils contredisent à Bruxelles quelques années après, etc.). Ou encore ils montraient une souveraine désinvolture avec les règles du jeu qu’ils avaient eux-mêmes durement imposées aux impétrants, comme les règles budgétaires de Maastricht, quand celles-ci ne leur convenaient plus, etc.

Tous ces pays, ceux de la 2ème, 3ème et 4ème vague, se retrouvent aujourd’hui décomplexés et libérés de cette tutelle ou de ce parrainage encombrant. Ils ne vont plus se gêner pour faire peser leur propre point de vue.

En France, il ne manque pas d’esprits forts pour fustiger les nonistes en les rendant responsables de cette perte de prestige et de suprématie et pour rager devant la soi-disante jubilation des Anglais qui se retrouve en effet maintenant un peu comme le chef de file de ces pays…Mais ce sont eux, ces esprits forts qui sont dans l’erreur, comme si une association aussi ambitieuse entre 25 pays si différents pouvait exister réellement et être durable avec un tel déséquilibre et sur un tel malentendu. Si ce n’avait pas été le 29 mai, il y aurait eu d’autres crises dans le futur.

Tous les pathétiques efforts pour essayer de sauver ce TCE même éventuellement modifié sont voués a l’échec, car le Traité n’est plus en cause, c’est la tutelle intellectuelle de l’axe franco-allemand qui est définitivement dévalorisée.

C’est donc un horizon éclairci qui s’entrevoit. Personne ne souhaite mettre fin à l’idée européenne qui reste porteuse d’espoir. Mais la grande majorité des pays, et en particulier les 15 nouveaux, sont pour une approche plus pragmatique, plus réaliste et modeste.


Ce sont eux qui ont maintenant la parole et en particulier sous la prochaine Présidence de la Grande-Bretagne… C’est sur eux que l’on peut compter pour faire entendre un point de vue basé sur la liberté des nations et des individus :

- Restauration de la démocratie à l’échelle de la nation au détriment de la bureaucratie bruxelloise.
- Respect des souverainetés et différences nationales contre l'illusion de l'harmonisation (sociale ou fiscale).
- Retour aux principes de libre-échange, fondement de la prospérité initiale de l’Europe.
- Recherche et approfondissement des espaces de coopérations à la carte.
- Renforcement du lien transatlantique.
- Application d’une politique plus raisonnable de solidarité au profit des Etats les plus pauvres et surtout soumise à de stricts contrôles démocratiques, etc.

C’est une vision de l'Europe, largement libérale.
La pilule sera difficile à avaler en France et nous allons être chahutés, très chahutés. Mais au bout du compte, selon l’expression espagnole : No hay otra sopa ! *

*Il n’y pas d’autre soupe

Demain peut-être un billet sur : Et maintenant…pour la France ?

jeudi, juin 02, 2005

Hallucinant !

Hallucinant !
L’écart entre le Pouvoir et le citoyen.
Quel souverain mépris de la part du monarque et de sa cour !

Et pourtant la sanction électorale de dimanche dernier devrait être lue comme un désaveu sans équivoque, un véritable préavis de licenciement.

Il n’en est rien… « Plus ça change, plus c’est la même chose… »
La France d’en haut succède à la France d’en bas.

Dominique Galouzeau de Villepin

Le vil courtisan, le « singe poudré », le Haut-technocrate lyrique…

Voilà une nomination inspirée en phase avec les aspirations de la France profonde…et propre à restaurer l’image européenne de notre pays auprès de nos voisins !

Sur le plan national, ce courtisan, inspirateur de la dissolution parlementaire de 1997, n’a aucune expérience politique.. plus doué pour les envolées lyriques que pour le bras de fer avec les syndicats.

Jugez en :
« Notre histoire, tel un palimpseste, s'écrit sur le corps d'une nation cousue de cicatrices »
« La France est un grand vieux chêne toujours plein d'une sève éternelle »

Et quand le lyrisme est au pouvoir…alerte rouge ! danger maximum ! Quel excellent moyen pour envoûter les foules et les manipuler !

Ailleurs il révèle le fond sa pensée :
«A nous, écrit-il, d'établir un nouveau pacte, un nouveau contrat, bien au-delà de celui venu du fond des âges, conclu entre le peuple inquiet et le Léviathan»

Le Léviathan en référence à Thomas Hobbes probablement !
C’est le monstre étatique par excellence, « un monstre froid assoiffé de puissance » qui dit le droit et le bien aux individus stupides.

« J'ai souvent redouté le drame d'un pays aveuglé, marchant à tâtons »
Bien sûr ce pays attend que ses élites lui éclairent la route !

Nous voilà donc reparti pour encore plus d’Etat !

Sur le plan international, ce haut-tecnocrate représente exactement ce que nos voisins européens trouvent de plus odieux dans l’image de la France, donneuse de leçons et arrogante. Ses discours sur la Grandeur et les Lumières françaises exaspèrent.

Connu pour son éloge de la puissance napoléonienne il paraît peu apte à pousser nos intérêts parmi ceux qui se souviennent des quelques 3 ou 4 millions de morts européens de la dite épopée.

Enfin « L'Inavouable : La France au Rwanda», le livre de Patrice de Saint-Exupéry à propos du génocide est écrit sous la forme d’une lettre qui lui est adressée …a propos de mystifications et opérations secrètes menées au nom de la francophonie…. Une belle illustration de clairvoyance morale en matière internationale !

Que sa gargouille lui crie donc que la nation n’a qu’un seul désir : qu’on la libère de ses technocrates !