dimanche, juillet 24, 2005

Tempête dans un pot de yaourt.

L’histoire de la pseudo OPA de Pepsi sur Danone illustre ce qu’il y a de plus, hypocrite, stupide, ridicule, incongru, malhonnête voire corrompu dans les mœurs politico-économiques de notre pauvre pays.

D’abord aux Etats-Unis on a jamais entendu parler de cette histoire de yaourt. Pepsi n’a jamais dit un mot là-dessus c’est une « mayonnaise » purement franchouillarde.

Ça commence à l’initiative du fils Riboud qui va pleurer dans le giron de Papa Chirac (parce qu’il a entendu des voix). C’est donc de la pure manipulation et de l’hypocrisie.

Celui-ci, vieux cabotin sur le retour en quête désespérée de rôles à succès, démarre au quart de tour flamberge au vent pour la défense des « champions nationaux »…Le rôle est porteur, toute la classe politique et médiatique s’engouffre à sa suite. C’est à qui en rajoutera. « Sarkopen » s’en mêle, il fallait s’en douter.
C’est partout de « l’enflure et des grands airs ».
Ridicule et stupide comme si les produits laitiers avaient une haute importance stratégique pour la France.

Danone est le type même de la « global company », présente dans la plupart des grands pays du monde, une multinationale quoi ! Son chiffre d’affaires est en dehors de France pour plus des 2/3 (selon estimations, car ce « détail » malsain n’est pas publié), son potentiel de croissance
est bien supérieur ailleurs qu'en Europe et ses travailleurs sont pour les ¾ , voire plus, à l’étranger (toujours selon estimations). Sa présence est forte aux USA (N˚ 1 dans les produits laitiers) où elle prend le soin de se faire appeler Dannon, des fois qu’on la prendrait pour une compagnie française !

C’est pourquoi cette « national paranoïa » parait d’autant plus incongru.

Selon la belle tradition française, le grand capital est de connivence avec l’Etat. En voilà une démonstration exemplaire. Issus des mêmes écoles, entre camarades on s’entraide. Nous, on a rien contre les 35 heures, si ça te fait plaisir, de toute façon on s’en fout, les ¾ de notre business sont ailleurs. Mais si on est menacé de l’extérieur (Voir Sanofi-Aventis, Veolia etc… ) on compte bien sur ton aide, dans l’intérêt supérieur de la France, nous les champions nationaux, ou sur tes financements en cas de trouble (Bull, Alsthom, France Telecom etc…).

De la pure malhonnêteté, au détriment de ceux qui en pâtissent, les petites et moyennes entreprises, celles-là-mêmes qui créent des emplois, et du contribuable lambda qui paye.

Et enfin corruption ! Le mouvement consécutif sur les actions, une hausse de plus de 25% en l’espace de quelques semaines, c’est beaucoup d’argent ! et sur le marché des options c’est encore beaucoup plus (10 fois plus peut-être, « gearing effect »). A qui profite tout cet argent ?
Certainement pas aux auteurs de la manipulation…voyons ! Ce serait un délit d’initié !

Ils sont pas aussi novices et maladroits que certains socialistes des années Mitterrand !

Pauvre France !



jeudi, juillet 21, 2005

Cocorico

« Depuis 2000, la fécondité [en France] se maintient autour de 1,88-1,89 enfant par femme, soit la valeur la plus élevée en Europe après l’Irlande. » INED

Dans un pays ou règne la morosité cette bonne nouvelle est reprise dans tous les journaux qui jubilent. Nos hommes politiques poussent leur cocorico. Ils y découvrent des raisons d’espérer et veulent y voir le succès de leur politique familiale.

Ils perdent encore l’occasion (mais on ne les changera jamais) de faire preuve d’humilité devant la réalité des faits, moins glorieuse.

Dans notre pays, qui décidément ne veut pas voir les choses en face, il n’est pas politiquement correct d’introduire des considérations ethniques dans ce type de statistiques et pourtant lisons Alain Cotta dans « Une glorieuse stagnation » :

« L’une des causes les plus évidentes de [cette situation] tient à l’importance de la population récemment immigrée….Maghrébins et autres Africains en France, dont le taux de natalité à la première génération se situe à des hauteurs élevées , 8 pour la population maghrébine, avant de décroître à 5, puis à 2,5 pour les deuxième et troisième générations. »

Quant à la politique familiale, parlons-en, elle est la partie sacrifiée du « modèle social à la française » au profit de la Sécu, des retraites et du chômage… Entre 1945-1960 la politique française en faveur de la famille était la plus généreuse du monde. Les dépenses à ce titre atteignaient presque 50% du budget social total. Après le baby boom en 1970 elles représentaient encore 25 % de ce budget alors qu’aujourd’hui , pas plus de 9 % de toutes les dépenses sociales. (source « France in crisis » Timothy B. Smith).

A partir de 1970 quand il a fallu arbitrer, les femmes et les enfants, étant peu aptes à défendre leurs intérêts dans la rue, la lâcheté politique a prévalu et ça continue…


mardi, juillet 19, 2005

Comme c’est bizarre !


On entend dire partout de nos hommes politiques comme de beaucoup d’autres esprits forts que la mondialisation et les délocalisations qui en résultent détruisent le secteur industriel en Europe comme aux Etats-Unis. On cite tous ces produits made in China qui envahissent les rayonnages des supermarchés et déplacent les productions nationales. Pour les Etats-Unis on y voit une des raisons de son gigantesque déficit de la balance commercial.

« Le secteur industriel se meurt » et pourtant voyez, comme c’est bizarre, la réalité des chiffres ne confirment pas ce point de vue, en tout cas aux Etats-Unis. Vous constaterez la solide croissance de ce secteur dans ce pays depuis 1980 dans le graphique ci-contre, vu récemment dans le Wall Streeet Journal, source US Federal Reserve Bank. Pour les derniers 12 mois cette croissance a même atteint 3,9% et les usines tournaient à 80% de leur capacité.

Il est vrai que le reste de l’économie croit plus vite et que partant la place relative du secteur industriel se réduit : 12.7% du PIB en 2004 contre plus de 20% en 1980 et qu’il emploie moins de personnel en raison de la forte hausse de productivité, mais qu’importe si la croissance globale reste forte (entre 3 et 4%) et le taux de chômage nationale faible 5%... et finalement le consommateur satisfait.

La concurrence tellement redoutée des pays à bas salaires n’est pas gagnante sur tous les fronts loin de là.

Dans un environnement flexible et libéral (c.-à-d. sans dirigisme étatique), dans un contexte de croissance, les ajustements se produisent naturellement et se développent dynamiquement les capacités à lutter contre cette concurrence, avec les industries à forte productivité ou celles exigeant des investissements lourds en capital et un personnel hautement qualifié.


Nous sommes loin de la vision malthusienne de la plupart de nos élites politiques ou syndicalistes.

vendredi, juillet 15, 2005

Décence

Après mon précédent billet, je viens de lire l’édito du « Monde », au sujet de ce même interview.

On y lit ceci :

« ...le président de la République, hésitant sur les mots, souvent alambiqué, a fait une démonstration … d'une incompréhension dangereuse de la société qu'il est supposé gouverner. »

« Quant à son exercice de comparaison comptable visant à montrer que, dans plusieurs domaines, la France est "beaucoup mieux placée" que la Grande-Bretagne, il était un brin ridicule. »

« Au même moment, son ministre de l'intérieur le nargue et le provoque. Organisant sa propre garden-party, il lance avec insolence au chef de l'Etat, comparé en l'espèce à Louis XVI, qu'il n'a "pas la vocation à démonter des serrures à Versailles pendant que la France gronde". »

Alors devant tant d’avanies, je dois faire preuve d’un peu de décence, je retire tout ce que j’ai dit dans le précédent billet.

On ne tire pas sur un corbillard !




névrose obsessionnelle

Dans ce pseudo-interview du 14 juillet, au sujet duquel, Vous-savez-qui, a dit que c’était un exercice inutile, le monarque décadent a de nouveau dénigré le modèle britannique. Vous savez, ces gens auxquels « on ne peut pas faire confiance tant ils font une mauvaise cuisine... ».

C’est une véritable obsession. Ca relève de la maladie nerveuse. Il fait penser au super-inspecteur Dreyfus dans la « Revanche de la Panthère Rose », fou de hantise contre l’Inspecteur Clouseau.

Il est vrai que Tony lui a ravi la vedette sur tous les plans mais on pourrait tout de même attendre d’un chef d’état, supposé, une conscience plus clairvoyante de ses propres échecs, et surtout moins de démagogie et plus d’honnêteté intellectuelle.

Il attaque ce modèle, sur la santé, les investissements pour l’école et la recherche, ainsi que la lutte contre la pauvreté.
Sur chacun de ces points la France se vante, alors que pour chacun d’eux une comparaison approfondie, tenant compte aussi bien des coûts que de la part des secteurs public et privé, ne tourne pas à son avantage.

Prenons par exemple la santé. La NHS britannique est universelle et totalement gratuite pour tous les résidents. Son coût pèse bien moins que la Sécu française sur les salariés et les employeurs. Si le salarié britannique décide de consacrer les mêmes sommes que le salarié français pour compléter auprès des assureurs privés les insuffisances de la NHS, il a une couverture bien supérieure à la française (même avec mutuelles). Et de plus il a l’incomparable satisfaction de le faire librement.

Il attaque aussi sur la longévité et la natalité supposées plus élevées en France. La différence est si marginale qu’il est dérisoire et ridicule, d’en faire la base d’une critique de société

Voir à l’IFRAP sur ces sujets, l'étude : « La Grande-Bretagne en 2005 - Bien loin devant la France »

La sclérose de la vie sociale en France, le chômage de masse et l’exclusion qui en résulte sont des fléaux si graves que, s’attacher à ces différences, au demeurant fausses, pour dénigrer un modèle qui assure le plein emploi dans une société dynamique où règne la démocratie au plus haut niveau et la liberté, c’est de l’hermétisme intellectuel, de la démagogie triviale, de la vanité revancharde, ou une obsession sénile.

Choisissez !


NB : En tout cas c’est certainement pas dans la Démocratie britannique qu’on verrait 2 pantins aux ordres, supposés informer le citoyen, et agissant plutôt comme faire valoir d’un politicien décrépit.

mercredi, juillet 13, 2005

Olympisme politique

Avec relents de soviétisme…

A propos des mauvais ressentiments du maire de Paris,

Il faut bien voir que le sport olympique en France est une affaire d’Etat destinée principalement à glorifier le Pouvoir (ou le régime).

Ça fait penser à l’Union Soviétique ou la RDA (avec toutefois le dopage en moins, tout de même !)

Lisez sur ce thème cet article de Libé

Ce sont probablement ces Politiques envahissants qui finalement ont nuit à la candidature de Paris.

vendredi, juillet 08, 2005

Mass murderers

Assassins de masse.
En marge des atrocités de Londres il peut nous venir une question sémantique… En effet le terme terroriste utilisé partout est tout à fait inapproprié ou insuffisant pour caractériser les auteurs de ce massacre…Terrorisme, selon Larousse, c’est faire régner la terreur pour un objectif politique, ce qui d'abord, n’implique pas forcément l’assassinat. Et d’autre part l’absence de revendications ou d’objectifs politiques dans ce cas (et les précédents) est particulièrement notable.

C’est pourquoi il conviendrait de qualifier ces fanatiques d’assassins de masse…terroristes ? c’est leur faire trop d’honneur en leur prêtant implicitement un raisonnement et une conscience. (voire en les assimilant aux résistants français sous l’occupation quand les allemands bayonettes au canon chercher les « terrorist » dans les granges de fermes).

Le terme génocide pourrait également convenir car après tout au même titre que les Tutsis, les new-yorkais, les australiens de Bali, les madrilènes et les londoniens sont des groupes ethniques dont ces enragés cherchent systématiquement l’extermination massive.

Ces terminologies plus précises auraient l’avantage de clarifier un peu mieux les idées et particulièrement celles de ces belles âmes qui ne manqueront pas de s’exprimer avant peu pour chercher à relativiser, en invoquant des motifs, des explications, voire des justifications. La guerre en Irak, le problème palestinien, la pauvreté dans le monde et que sais-je ?

Ces démagogues qui prônent, la politique d’apaisement, le compromis, le renoncement, la démission ou le repli sur soi.. .sont les meilleurs alliés de ces meurtriers.

Avec les assassins de masse il n’y a rien à relativiser, on se défend activement et on fait respecter le droit… c’est une question de moralité et de survie de nos sociétés.
Et selon la citation : « le droit sans l’épée n’est qu’un mot, et la morale sans volonté un songe creux. »*




* Yves Roucaute, La puissance de la Liberté.