vendredi, février 23, 2007

Une mère aimante au pouvoir !

Madame Royale, je ne suis ni beau, ni riche, ni jeune et cela me plonge dans un état de frustration avancé. C'est vraiment insupportable.
« Vous avez raison » répond Mme Royale c'est une situation inadmissible, à laquelle je ferai face quand je serai présidente, vous pouvez compter sur moi.
Comment allez-vous faire ? demande une voix timide au fond de la salle.
Nous réunirons les professions concernées et dans le cadre d'un grand débat participatif des solutions seront apportées à ces problèmes, vous pouvez me faire confiance !

Avec son éternel sourire, qui ne manque pas de se crisper de temps à autre quand quelqu'un la contrarie, c'est ainsi que notre candidate socialiste va faire notre bonheur à tous quels qu'ils soient, les bons et les méchants, les travailleurs et les paresseux, les bien-portants et les scrofuleux, etc. Elle fera régner sur la France « un ordre juste » grâce à son autorité maternelle. Elle a bien dit qu'elle en ressentait l'impérieuse nécessité et la capacité au plus profond de sa chair. À noter en passant que tout en étant maternelle, l'autorité ne manquera pas, ainsi que son désir de discipline. Attention à ceux qui se rebelleront !

Ceux qui souhaiteraient savoir les moyens et méthodes pour parvenir à des objectifs aussi nobles et souhaitables n'ont qu'une seule ressource : faire confiance à Mme Royale à son style ou son intuition, mais guère à sa compétence, car elle a démontré à de multiples reprises son ignorance abyssale en matière économique et sa méconnaissance dangereuse des questions géopolitiques.

Comme Mitterrand, son gourou politique dont elle partage le cynisme, elle considère la compétence inutile pour gérer les affaires de la France, car l'objectif est de collecter les voix et d'agir comme il plaît aux électeurs. Nous avons en fait, selon l'expression d'Alain Duhamel, « une candidate miroir ». On pourrait dire aussi que son ambition se limite à être une « échocrate », c'est-à-dire renvoyer l'écho de l'opinion publique.

Qu'à cela ne tienne, disent les optimistes ou ceux des socialistes qui veulent y croire. « Elle aime, pourquoi faudrait-il en plus qu'elle pense ? » * Elle s'entourera des compétences suffisantes et il n'en manque pas.

Malheureusement une observation attentive ainsi que des histoires de coulisses nous enseignent qu'elle ne veut ou ne sait pas faire appel aux experts qui se sont d'ailleurs souvent offerts à l'aider (voir notamment la lettre ouverte d'Eric Besson). Gérée par ses émotions et ses intuitions, elle joue perso ! Pourrait-on dire en langage sportif. Etre un temps la « madone des sondages » lui est monté à la tête. Les sondages maintenant changent quelque peu, est-ce qu'elle changera elle-même ? On peut malheureusement en douter.

Porter une femme à la plus haute magistrature aurait pu être une belle victoire contre le machisme ambiant. Encore faudrait-il qu'elle ne joue pas dans le registre maternant et qu'elle arrive à nous convaincre « par la force de ses propositions et l'évidence de son talent »*. On en est loin !


*citations de Marcela Iacub.

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