jeudi, décembre 15, 2005

Autocritique et Propagandastaffel

Autocritique.

La France est à l’heure de l’autocritique collective, à la manière soviétique.

Repentance, repentance ! Nous avons beaucoup péché : colonialistes, esclavagistes, impérialistes, que sais-je encore ...?

Ah oui ! A la St Barthélemy ( en 1500 et quelques) on a massacré les protestants que l’on a expulsés sans préavis cent ans plus tard via Sangatte (ou autres lieux similaires)…

A l’occasion des bicentenaires napoléoniens, notre glorieux empereur a eu droit aussi à son lot d'infamies.

Attention la liste est longue. Je vais en avoir pour plusieurs dizaines de pages si je m’y mets.

Et puis, il serait temps depuis 2000 ans que les Romains viennent se repentir aussi de nous avoir colonisé. Allons Berlusconi prends tes responsabilités, rends nous justice et viens à Alésia faire ton acte de contrition !

Prétendre juger le passé historique au tribunal de notre moralité d’aujourd’hui est du plus grand ridicule.


Si certains cherchent à expliquer la marginalisation économique ou sociale à cause de ces « péchés » antérieurs, c’est parce qu’ils n’ont rien compris, rien appris et rien vu de ce qui se passe dans le monde ! Que les victimes elles, cherchent à rejeter la faute sur les autres ou les circonstances, c’est classique, mais pas plus honorable et justifiable que l’antisémitisme, l’antiaméricanisme, etc….

Propagandastaffel

Quant à nos députés, ils cherchent à manipuler l’histoire à la mode nazi.

Que de belles âmes se soient indignées parce que des parlementaires de droite de notre belle Assemblée (auquel d’ailleurs était associé notre Ministre des affaires étrangères) ont décidé qu’il fallait trouver du mérite à notre période coloniale, c’était couru d'avance.

Une telle démarche de la part de ces parlementaires était aussi stupide que nulle, mais la réaction qu’elle a suscitée, basée sur l'autocritique et la culpabilisation, ne l’en est pas moins.

Ce qui est lamentable surtout dans cette histoire, c’est l’attitude de notre caste étatique toujours prête à façonner les cerveaux pour d’obscurs raisons d’état.

Cette manière de faire de nos "Etatcrates" n’est cependant pas nouvelle …C’est même une tradition bien française !

Associés au Mamouth (l’EN), il y a bien longtemps qu’ils fabriquent l’Histoire.

Dans le temps il fallait de bons patriotes, de la chair à canon pour toutes nos guerres… et puis après, pour notre Enseignement (sous l’influence de Gramsci qui cherchait à faire avancer l’idéologie communiste à travers l’école), il fallait que les nouvelles générations constituent de bons marxistes respectueux du service public.

Il est, selon ces esprits forts, indispensable d’éviter que les enfants soient soumis au hasard d’influences pernicieuses (y compris celles de leurs parents) pour l’intérêt national. Leur constructivisme social commence par le lavage des cerveaux !

Il serait temps que la Vérité Historique soit enfin enseignée à l’école. Même si elle n’est pas bonne à dire, nos enfants sauront en tirer un meilleur profit que des boniments cuisinés par nos "sociocrates".

Cette vérité historique est, il est vrai, difficile à saisir. Que ce problème soit donc confié à un collège d’historiens scientifiques auquel seraient invités des experts étrangers.

Il en sortirait une vision aussi objective que possible qui ne serait pas sans nous surprendre, nous qui avons été élevés à l’école de la république.

On y verrait se dégonfler le mythe de Vercingétorix, Le dossier Vercingétorix. Toutes les mystifications de Bonaparte seraient enfin dévoilées, Les grandes impostures de l'histoire de France : Tome 1, de Vercingétorix à Napoléon. On aurait une vue éclairée de la déchéance morale liée au régime de Vichy, La France de Vichy, 1940-1944. Y serait révélée l’inféodation à Moscou du parti communiste français en pleine guerre froide. On y découvrirait qu’il n’y a pas longtemps encore à l’Elysée régnait « une véritable association de malfaiteurs »*…etc. etc...

Soviétisme et nazisme, nos inspirations sont glorieuses !


*Citation d’un auteur célèbre membre de l’Académie française.





jeudi, novembre 10, 2005

"Mais, c'est une révolte ?"

"Non Sire, c'est une révolution !".
Cette réponse célèbre de Liancourt à Louis XVI, au soir du 14 juillet 1789 nous revient à l'esprit à l'occasion des violences urbaines.

De grandes similitudes en effet, car INÉGALITÉS et PRIVILÈGES sont les maîtres mots, aujourd’hui comme en 1789. C’est le fameux « modèle social français », dont on vante si fort les mérites, qui est mis en cause aujourd’hui.

Les beaux esprits, et en particulier le premier d’entre eux, y voient une faillite de notre politique de l’intégration. Quelle belle clairvoyance ! C’est comme si votre maison prend feu et que vous en déduisez avec génie que vous avez un problème d’incendie.

Plus géniaux encore, dans les ors des Palais Nationaux, ces mêmes beaux esprits claironnent leur appel solennel à la Responsabilité Républicaine et à l'unité de la Nation, comme si « les sans-culottes 2005 » allaient s’en émouvoir.

Et bien entendu les mêmes ne trouvent rien d’autre, comme d’habitude, pour régler le problème que de distribuer de l’argent, (« Tax-generating statist measures », c'est leur réflexe congénital !) : La Haute autorité de lutte contre les discriminations, le plan Borloo de rénovation urbaine, la création de préfets délégués à l'égalité des chances, la grande Agence de la cohésion sociale et de l'égalité des chances…et une quantité d’autres zakouski… Quel bel effort d’imagination et de lucidité !

« Mais donnez leur des brioches !» disaient Marie-Antoinette, aussi lucide et réaliste qu’eux !

Cette pseudo-générosité dans un tel contexte d’inégalités n’engendre que la haine, le mépris et la dépendance insupportable…et aggrave le problème.

Ce sont les inégalités et privilèges que les forces politiques (Etat socialiste et droitiste ainsi que syndicats), notamment depuis la fin des 30 glorieuses -depuis Giscard disons-le bien clairement-, ont laissé se développer, qu’il faut blâmer et combattre.

Ces forces obéissant à des intérêts étroitement corporatifs, ceux des salariés (avec leurs retraités) du secteur public et parapublics ainsi que d’une grande partie du secteur privé (les grandes entreprises notamment complices inévitables du système), ont mis progressivement en place des structures destinées à protéger ces salariés des risques et des changements, et à maintenir leurs privilèges bien souvent exorbitants. (Lire à ce sujet « France in crisis » de Timothy B. Smith, mentionné colonne de droite, notamment le chapitre « Persisting inequalities, page 127 » *)

Il en est résulté, (essentiellement pour les autres), un chômage structurel massif, une raréfaction du travail, lourdement taxé, maintenu uniformément au dessus d’un seuil tarifaire élevé et soumis à une réglementation étroite.
C’est le produit de choix politiques délibérés. Que l’on ne nous parle pas de chocs pétroliers, de mondialisation ou d'autres fatalités !

Ce faisant ces forces étouffent la croissance, mais ce n’est pas suffisamment grave, à leurs yeux et ceux de ces privilégiés, pour qu’elles trouvent le besoin et le courage de réformes.

Mais cela produit un véritable infarctus du corps social dans le sens où certaines de ses parties ne sont plus vascularisées et c’est ce que nous vivons aujourd’hui. ("[The french] increasingly infarcted economic system", Joel Kotkin). Cet infarctus frappe les parties les plus vulnérables.

Le chômage structurel massif est fatalement payé extrêmement cher par les communautés marginales, une caractéristique inévitable de la loi de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Car quand il y a rareté (chômage) et cherté (smig + charges sociales), le niveau des exigences en matière de qualification des employeurs s’élèvent immanquablement… et ce n’est pas du racisme !

Devinez qui en souffre le plus ! (Observatoire des Discriminations Université Paris I)

Et quand à ceci s’ajoute la rigidité des lois sur le travail avec la réglementation étatique stricte des licenciements, il faut avoir un goût extrême du risque pour qu’un employeur recrute dans ces mêmes communautés marginales alors qu’il a surabondance de choix dans des populations qu’il connaît mieux.

Le résultat est un taux d’inoccupation (chômage + RMI) supérieur dans la plupart de ces banlieues a plus de 50% de la population potentiellement active.

On s’étonne que ça n’ait pas pété plus tôt !

Bien sûr il y a beaucoup d’autres choses à dire sur cette crise. En particulier les problèmes identitaires de ces communautés face à un nationalisme romantique à la française**, ("Les Valeurs Républicaines de la France une et indivisible ne laissent aucune place au Particularisme !"), avec sa laïcité fanatique et bien souvent une xénophobie vicieuse.

L’intégration des immigrants pose problème dans tous les pays mais là où il faut bosser pour gagner son pain, là ou il y a du travail dans la liberté d’entreprendre, ces problèmes sont la plupart du temps régionalement limités, gérables et s’estompent avec les générations. Chez nous ils affectent le pays tout entier, s’aggravent avec le temps et mettent en cause la structure même de la société. Il est probable que c’est cette dernière qui ait besoin d’être réformée en profondeur.

Notes tirées de "France in crisis" :
* “As unemployment rose to unprecedented levels, and as the labor force participation rate fell rapidly, the comfortably employed in France became even more comfortable, better paid, and better vacationed”.
** “The universal Republican model fails to acknowledge the reality of mixed or divided loyalties and identities

P.S. :
Autre lecture utile sur ces sujets : L'Amérique des ethnies de Thomas Sowell




vendredi, octobre 14, 2005

T•U•R•K•S

Voilà que resurgit le concept de « l’Europe chrétienne » parmi tous ceux qui s'opposent , et ils sont nombreux, à la Turquie islamiste et son adhésion à l'Europe.

Pourtant nos « Pères fondateurs », maintenant déchus, avaient renié ces origines chrétiennes et ne voulaient surtout pas y faire référence dans leur projet de constitution.

Mais qu’importe, le monde politique n’est pas à une aberration près.

Incohérents également sont ceux qui hier rejetaient, en votant non, le concept d’une Europe politique ou d’Europe-puissance et qui aujourd’hui considèrent que l’accession de la Turquie ruinerait un tel projet alors que de toute façon ils n'en veulent pas.


Absurdes de l’autre coté sont ceux, comme notre chef de l’état, qui rêvent de l’Europe-puissance et sont en même temps en faveur de l’adhésion turque.

Car en effet ces 2 concepts ne vont pas ensemble. Cette adhésion ne peut se concevoir dans le cadre d'une intégration politique forte.

L’Europe politique était déjà une chimère du temps où nous étions 12, à 25 encore plus, avec la Turquie, carrément impossible.

Avant tout, Il faut savoir ce qu’on veut faire de l’Europe : un espace borné à des frontières géographiques supposées naturelles où l’on cherche à protéger frileusement notre « modèle » et notre culture dans un cadre politique uniformisé et rigide, avec le règne de l’état et la bureaucratie de Bruxelles.

Ou au contraire, veut-on que l’Europe s'unisse dans la liberté des nations, avec une grande et généreuse Idée de coopération et de solidarité entre peuples voisins, cherchant ensembles à promouvoir et approfondir la paix, la démocratie, les droits de l’homme, le libre échange, se concertant pour affronter les problèmes mondiaux et s'efforçant d'harmoniser une vision géopolitique commune.

Dans le premier cas la Turquie n’a pas sa place, dans le second, son adhésion est hautement souhaitable !

Pour son bien à elle et pour le nôtre !

Pour la Turquie on peut déjà voir l’effet extraordinaire que ce projet d’adhésion (qui existe depuis 1963) a eu sur la transformation politique et économique de ce pays. (Wall Street Journal Europe, 5 octobre 2005). C'est l’effet de « levier vertueux » du concept de l’Union européenne. Il est indiscutable et spectaculaire (pour tous les membres , anciens, nouveaux et futurs).

Et pour nous. L’histoire démontre amplement que l'ouverture sur l'extérieur a toujours conféré dynamisme et prospérité. Le refus, voire la haine de l’étranger, est « native » chez l’homo sapiens-sapiens. Une des caractéristiques des civilisations progressistes et évoluées est de dépasser ce stade et d’accepter la diversité.

Regrettable que la France se trouve dans le camp des pays les plus réfractaires à cette ouverture. Repli sur soi signifie inmanquablement déclin. Au lieu de craindre 70 millions de concurrents, il serait préférable de se réjouir de 70 millions de clients potentiels.

Et quant à l'islamisation, on est de toute façon amener à s'accomoder avec les musulmans qui sont déjà chez nous et qui ne manqueront pas de se multiplier dans le très proche avenir. Avec l’intégration de la Turquie, la pression d'un islam moderne, sécularisé et progressiste ne pourrait être que bénéfique pour mettre nos propres musulmans dans la même ligne !


Pour me faire des amis, je citerai l’exemple des Etats-Unis. Ils ont cru bon de promouvoir avec le Mexique, le NAFTA (Accord de Libre-Echange Nord-Américain) en 1992 et récemment en 2004 avec l’Amérique centrale le CAFTA-DR (Accord de libre-échange, USA, Amérique centrale et République Dominicaine), alors que le rapport des populations concernées est de plus de 1 à 3, entre les pauvres mexicains et les riches américains, contre un rapport de 1 à 6 seulement entre les Turcs et l’Europe. Ce n’est pas de la générosité de la part des américains, c’est leur intérêt bien compris qu’ils poursuivent. Ils ont considéré qu’il était préférable de chercher à créer de la richesse dans ces pays et ainsi fixer les populations sur place que de les voir déferler à leur frontière.

Mais nous en Europe on a l’habitude de « se tirer dans le pied ». On ne fonctionne qu’à l’idéologie et au tempo du politiquement correct. L’intérêt bien compris on ne veut pas connaître.


P. S. Regrettable aussi pour l'éducation de l'opinion française que cette magnifique exposition :

"T•u•r•k•s" (a journey of a thousand years , 600-1600)
qui a fait courir les foules britanniques pendant plusieurs semaines au début de cette année ne soit pas montrée en France. Nos esprits forts de la Culture Française en ont décidé autrement !

lundi, octobre 10, 2005

Prix Nobel de la Paix ou Manifeste de Stockholm ?

Ils avaient déjà remis le Prix à Arafat . Cette fois-ci l’homme a moins de sang sur les mains mais la nomination de Mohammed El Baradei ridiculise un peu plus le Comité suédois de désignation du Prix Nobel de la Paix.

Du président de l’lAEA (International Atomic Energy Agency) on retiendra particulièrement, entre autres choses, que cet égyptien musulman a laissé se développer un véritable super marché nucléaire de contrebande de matériels et de savoir-faire, organisé par le savant pakistanais A. Q. Khan (animé d'une idéologie islamique radicale), au profit de la Libye, l’Iran, la Corée du Nord … Belle réussite pour l’homme en charge au nom des Nations Unies d’empêcher toute prolifération !

En matière de médecine, physique, chimie et mathématique, les comités du Nobel responsables jugent sur pièces et scientifiquement. Leurs décisions, même si elles ont été quelquefois critiquées, sont solidement fondées et confèrent un prestige indiscutable.

On ne peut guère être aussi convaincu en matière de Paix (voire de littérature).

Il y a de la part des "Sages Suédois" un véritable « abus de prestige », (expression utilisée par Jean-Francois Revel dans Connaissance Inutile) comme on dit abus de confiance, abus de pouvoir etc.

Ce qui les distingue, « c’est leur influence et non pas leur discernement ».

Ces Sages, sur leur piédestal, se voudraient la conscience morale de la Société. Ils se posent en donneur de leçons. Avec leurs préjugés politiques et leurs visions géopolitiques partisanes, ils abusent de leur notoriété et font preuve d’une véritable irresponsabilité intellectuelle.

Il s’agit somme toute d’un phénomène connu, un savant, une Institution se prévaut de sa supériorité dans la spécialité qu’ils maîtrisent pour s’aventurer à émettre des opinions sur d’autres sujets. Dans la plupart des cas celles-ci manquent de jugement et de clairvoyance morale ou sont carrément des aberrations… (voir JF Revel, la Connaissance inutile, chapitre, l’échec de la culture.)

Ce sont des « crevasses de la pensée » qui ne sont généralement pas dangereuses sauf qu’elles induisent en erreur des millions de gens.



mardi, octobre 04, 2005

Pétro-paradoxe.

L’essence est chère à la pompe et tous se mettent à rêver d’un futur où les énergies de substitution auront enfin remplacé l’or noir. Quelle belle satisfaction écologique serait de rouler en voiture à hydrogène qui n’échappe que de la vapeur d’eau (technologie de la pile à combustible-fuel cell technology), et quel soulagement géopolitique de se rendre indépendants de ces Pétro-States qui nous font chanter !

On s’étonne en même temps qu’à $65 le baril, compte tenu de l’appétit du monde en énergie, les progrès dans ce domaine soient lents et besogneux, alors que l’intelligence humaine fait des merveilles par ailleurs.

Bien entendu les esprits forts et les âmes savantes dénoncent la rapacité des grands groupes pétroliers qui, selon eux, bloqueraient cet avènement pour jouir de leur rente de situation : « …energy companies are paying scientists, analysts, columnists, reporters, and others to badmouth and suppress fuel cell technology… ».

Le paradoxe : c’est parce que le pétrole est trop bon marché… à produire, que le développement des énergies de substitutions n’est pas forcément facilité par des prix de marché élevés !

En effet son coût de production est dérisoire au moins pour les plus grands producteurs, notamment au Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Iran, Irak et Libye où les gisements sont abondants faciles d’accès et peu profonds). Ce coût n’y est qu’une fraction infime du prix final.

D’où une situation trop précaire et peu favorable aux investissements gigantesques indispensables, pour que n’importe quel groupe financier puisse sérieusement s’engager dans une politique de substitution à grande échelle.

En effet en cas de faiblesse conjoncturelle de la demande, les prix s’ajustent automatiquement à la baisse sans limite basse puisque le plancher que constituerait normalement le coût de production est infime, et, pour la plupart des grands pays producteurs qui n’ont que cette seule ressource, il faut exporter ou mourir, à n'importe quel prix.

Jetez un coup d’œil sur le graphique de l’évolution des cours du pétrole de ces dernières années. Il n’y a pas si longtemps, à peine 7 ans, en octobre/novembre 1998, le prix du baril est tombé à moins de $8.

Qui peut garantir que cette conjoncture ne se reproduira pas ?
En particulier si on pense à toutes les interventions étatiques sur ce marché du pétrole, les uns taxent, les autres subventionnent (souvent à crédit pour les pays d’Asie). Les taxés peuvent connaître la récession et les subventionnés subir une crise financière (comme en 1998). Ces distorsions ajoutées à la précarité ci-dessus, contrarient le fonctionnement naturel du marché, rendent aléatoire les prévisions à long terme et donc particulièrement risqués les investissements dans les énergies de substitutions.


La Bourse ne s’y trompe d’ailleurs pas et ne favorise guère les quelques compagnies travaillant dans ce secteur comme « Ballard Power Systems » fabriquant de piles à combustible (fuel cell), compagnie canadienne pourtant suffisamment remarquable pour avoir reçu récemment à Vancouver la visite du Président chinois.



mardi, septembre 13, 2005

Pétro-stupidités

Contre un certain nombre d’idées reçues, examinez bien le petit tableau ci-contre, Wall Street Journal du 8 septembre 2005 :

Il y apparaît que la France a un ratio d’utilisation du pétrole (oil use intensity) parmi les plus bas du monde, 970 barils/jour par milliard de USD de richesses nationales produites (PIB) et très nettement inférieur à la moyenne mondiale qui est plus de 2 et demi fois plus élevée. (Merci Giscard ! pour ta politique du tout nucléaire, extravagante peut-être et coûteuse, mais enfin aujourd’hui elle a au moins ce résultat intéressant).

On en tire de riches enseignements qui démontrent une fois de plus que nos politiciens et nos médias se moquent de la réalité des faits.

1- on nous dit que si notre croissance est faible et notre commerce extérieur déficitaire, c’est la faute du pétrole cher. La France subit un nouveau choc pétrolier à l’origine de ces difficultés.

Et pourtant la France est du fait de ce ratio particulièrement bas un des pays les mieux placés dans le monde pour résister à la hausse du pétrole. Alors comment se fait-il que la croissance est très supérieure dans beaucoup de pays où ce ratio est beaucoup plus élevé ? Et d’ailleurs si le pétrole est cher, c’est qu’il y a de la croissance dans le Monde, environ 4% annuel en moyenne globale. Pour la France, cherchez donc l’erreur ailleurs, mais pas dans le cours du pétrole ! Avec la mondialisation et l’application de la théorie des avantages comparatifs nous devrions être les champions du monde (avec nos voisins allemands).

2 - Les esprits forts nous promettent des calamités, un avenir sinistre de pénurie et de rationnement. Le monde court à sa ruine et en 2050 ce sera fini nous aurons épuisé nos ressources.

Mais regardez bien le tableau on y voit un extraordinaire potentiel d’économie. C’est un véritable gisement de réserves qui est latent et se trouvera exploité progressivement avec la tendance de la plupart des pays du haut du tableau à se rapprocher du ratio d’utilisation de la Suisse. Utopie ? Mais ils y seront bien obligés graduellement par le marché (pour autant que celui-ci reste libre) tant que les prix resteront durablement élevés. Imaginez un peu si les américains avaient un taux d’utilisation égale à celui de la Grande Bretagne, la consommation des Etats-Unis serait divisée par 2. Ce sont plus de 10 millions de barils qui seraient libérés par jours, plus de 10% de la consommation mondiale. De quoi faire chuter le baril de $ 65 à $ 9 comme en octobre 1998. Ce potentiel se manifestera immanquablement avec pour effet de reculer l’échéance fatale de plusieurs décennies.

3 - Remarquez la forte proportion des pays asiatiques en haut du tableau. Ces pays, nous le savons que trop, sont pour la plupart des économies d’exportation où notamment l’énergie reste fortement subventionnée (pour certains par le moyen de l’endettement). Ceci explique leur ratio très élevé. Mais cette situation ne peut durer éternellement surtout si la Banque Centrale Américaine continue de relever les taux d’intérêt en dollars. La hausse pour ces pays est très pénalisante, plus que proportionnellement. Faisons confiance aux mécanismes de marché pour que s’effectue, en son temps, la correction souhaitable à la baisse.

Un problème subsiste cependant, ce sont nos dirigeants et leur politique de gribouille qui consiste à taxer par ci et subventionner par là, bref à fausser et brouiller les cartes, en créant des distorsions qui finalement auront pour effet de nous handicaper un peu plus dans la compétition mondiale.



lundi, septembre 12, 2005

Katrina et la « Puissance adultère »

On l’avait déjà vu pour la guerre en Irak (La guerre à outrances : Comment la presse nous a désinformés sur l'Irak de Alain Hertoghe ). Aujourd’hui c’est pour Katrina.

A beaucoup de journalistes, « la liberté d’expression leur paraît inclure celle de mettre en scène l’information selon leurs préférences… » J.F. Revel.
De toutes les informations disponibles, ils font le tri, amputent, amplifient, et ne retiennent que celles qui confirment leur opinion, leur préjugé, voire celles qui sont supposées plaire à la majorité de leurs lecteurs, car il faut bien vendre sa salade…

Cette perversion de la liberté d’expression est longuement analysée et illustrée de nombreux exemples par JF Revel dans "Connaissance inutile" au chapitre intitulé « la Puissance adultère ».

Avec le désastre de Katrina, cette dernière est à l’œuvre et la pathologie anti-Bush (comme il y a eu, en son temps, la « pathologie reaganienne », citée par le même auteur) se déchaîne.

Il va de soi que tous les adversaires politiques de G. Bush, aux Etats-Unis, notamment le Parti Démocrate, se sont rués sur la bonne aubaine. Avec indécence et mauvaise foi, ils ont invoqué contre sa politique le réchauffement climatique, la réduction des impôts, la guerre en Irak..

Malhonnêteté inacceptable, mais explicable aux Etats-Unis de la part d’adversaires politiques sans pitié. C’est moins explicable de la part des journalistes européens et notamment français. Obsédés par leur anti-américanisme ils reprennent (en les copiant bêtement) tous les arguments de ces adversaires sans y regarder plus à fond et en rajoutent dans leur morgue, en y voyant l’échec d’un supposé modèle américain et « l’impuissance des hyper-puissants. »

Comme si les américains n’étaient pas des hommes ordinaires comme nous tous, dépassés par une catastrophe naturelle affectant une superficie égale à celle de la Grande-Bretagne. De la part de ces donneurs de leçon, il y a plus de jubilation malsaine que de compassion pour les victimes du désastre.

Le réchauffement climatique ? Une étude du National Hurricane Center démontre que la fréquence des cyclones observée depuis 1851 n’a pas augmentée dans les dernières décennies ni leur sévérité.

La réduction des impôts ou l’affectation des ressources fiscales à d’autres fins que les ouvrages d’infrastructure ? Les parties de digues qui se sont effondrées concernent des ouvrages en béton récents. « ..the levees that failed were already completed projects. » The Washington Post.

Les soldats américains mobilisés en Irak on fait défaut ? Argument ridicule, c’est bien plus simplement les National Guardsmen de Louisianne qui n’étaient pas sur les lieux en temps utile.

Une insuffisance d’Etat, entendez une insuffisance d’impôts et de régulations étatiques ? Le New-York Times lui-même, habituel porte parole des démocrates, des écologistes et partisan d’un Etat plus fort, considérait récemment (article du 13 avril 2005) que l’Administration Bush en faisait trop à travers l’Army Corps of Engineers, pour le contrôle des inondations du Mississipi. Etc. Etc.

Dans le temps, quand un désastre naturel s’abattait sur l’humanité, on brûlait les sorcières et massacrait les juifs. Les temps n’ont guère changé il faut toujours trouver des coupables et quand il s’agit des américains on a droit de la part de beaucoup de médias à de jubilantes condamnations.



P.S. Bien entendu la gravité de la calamité venue du ciel a été amplifiée et les souffrances des populations plus insoutenables en raison de défaillances humaines. Mais curieusement les médias ne cherchent pas à les analyser. Il faudrait regarder du coté des administrations locales, de leurs faiblesses et incompétences. Tous les maires des grandes villes américaines ne ressemblent pas à Rudolph Giuliani.
Mais ces faiblesses, elles n'ont rien de spécifiquement américaines (on a bien vu en France : les 15 000 morts dus à la canicule de 2003), alors aucun intérêt !


mardi, septembre 06, 2005

Nos champions nationaux menacés

On était attentif pourtant. Nos Super-dirigeants nous avez bien rassurés. Pas question de laisser les étrangers toucher à nos champions nationaux. On s’en va en vacances et à la rentrée on s’aperçoit qu’on nous a raflé un des meilleurs d’entre eux.

Les Belges se sont emparés du Crazy-Horse.
Quel malheur ! Cette institution est non seulement hautement représentative de l’exception culturelle française mais est aussi d’une importance stratégique majeure pour l’économie nationale. En effet tous ceux qui travaillent à l’exportation savent bien l’aide indispensable qu’elle leur fournit. Leurs clients étrangers (mexicains ou chinois, moyens-orientaux ou africains) en rêvent et quand ils viennent à Paris, rien de meilleur pour améliorer l’ambiance des négociations que de les inviter au Crazy-Horse. Ah les notes de frais ! Mais il faut ce qu’il faut, car aucun autre pays concurrent ne peut s’aligner !
Lire dans la Tribune Belge, « la semaine de DuBus » sur le sujet !


vendredi, septembre 02, 2005

Indigence intellectuelle au secours de la pauvreté.

Entourés de la noblesse d’état, dans le flamboiement des ors de la République notre Gaulliste de pacotille flanqué de son Bonapartiste du Palais (c’était lundi dernier) s’attaque à la pauvreté dans le monde.

Il faut bien qu’il talonne son rival britannique qui avait pu brillamment mobiliser les médias internationaux sur ce même sujet au début de l’été dans un show à grand spectacle en Ecosse. Et puis pour un démagogue professionnel c’est un sujet porteur auprès des nantis qui culpabilisent toujours aux remugles d’esclavage, de colonialisme et d’impérialisme économique occidentale.

Ce qui est remarquable ce n’est pas tant le caractère quelque peu saugrenu de traiter un tel sujet dans cet apparat, mais de constater une fois de plus que nos aristocrates d’état font preuve d’une grande imagination.

Pour un problème de plus, une taxe additionnelle.

Cette fois-ci ce sont les usagers des transports aériens qui devraient payer. On ne voit pas d’ailleurs pourquoi eux feraient les frais de cette pseudo-générosité, mais ce n’est que le début des incohérences.

Car de l’argent pour qui et pour quoi ?

Certainement pas pour les chinois (ils sont pourtant 400 millons avec moins de US$ 3 par jour), ni pour les indiens (environ 500 millons). On ne va tout de même pas leur faire l’aumône à ceux-là - vont s’écrier nos seigneurs - alors qu’ils nous prennent nos jobs et de plus, avec leur gloutonnerie, ils font monter le prix du pétrole. Pas pour les latino-américains non plus (environs 200 millions), ils menacent outrageusement nos bons betteraviers du nord avec leur canne à sucre ainsi que nos aimables martiniquais avec leurs bananes dollars.

Mais en Afrique si, on est tous d’accord, il y a des nécessiteux (et beaucoup, environ 600 millions). Et ils n’ont rien à vendre car ils ne produisent pas (sauf quelques rares chanceux, du pétrole, du cacao, voire des pierres précieuses) et ne menacent pas nos petites affaires.

Le problème cependant c’est que dans la période 1955-2004 l’aide déversée sur les pays émergents a dépassé les 1 000 milliards de USD sans résultat significatif. Même le revenu per capita du Nigeria, riche en pétrole, a décliné dans les 30 dernières années.

Et que par ailleurs, selon Jeffrey Sachs lui-même (patron à l’ONU du Millenium project) pres de 60 % de cette aide sont destinés aux frais administratifs et financiers (payés aux pays riches bien entendu) et aux situations d’urgence extrême (catastrophes naturelles notamment). De nombreux observateurs attentifs ajouteront qu' est détournée la majeure partie des 40% restant par la corruption sous toutes ses formes et la gabegie.

Alors une taxe de plus… C’est un peu court …C’est même une escroquerie au contribuable (mais ce ne sera pas la première), attendri par l’idée de participer à cette noble lutte.

Avant de payer, dites nous ce que vous allez faire et comment !

Les difficultés commencent alors et l’indigence intellectuelle de nos beaux seigneurs apparaît insondable à moins que ce soit de la lâcheté politique ou un manque de clairvoyance morale de la part de ces aristocrates des palais républicains.

Il faudrait en effet qu’ils abandonnent leur clientélisme africain, leur folies francophones, ou leurs « Franco-Folies » africaines et autres politiques africaines grandioses ou criminelles, qui dans les pires années se sont même trouvées mêlées de très prêt à un génocide.

Et que faire avec M. Mugabe et ses semblables (et il y en a beaucoup, quoique moins enragés) ?


Il faudrait de la part de la France, comme du reste de la communauté internationale beaucoup plus de clairvoyance morale et de courage, et instituer un véritable devoir d’ingérence… vaste programme !

Notre noblesse d'état moins que quiconque est prête à s’y lancer.

C’est trop demander, à nos Seigneurs, bien sûr, d'avoir un peu d’humilité devant un sujet si difficile, et de réfléchir un peu avant de taxer.




Les données chiffrées ci-dessus sont tirées d'un article du Wall Street Journal du 1er septembre 2005


dimanche, juillet 24, 2005

Tempête dans un pot de yaourt.

L’histoire de la pseudo OPA de Pepsi sur Danone illustre ce qu’il y a de plus, hypocrite, stupide, ridicule, incongru, malhonnête voire corrompu dans les mœurs politico-économiques de notre pauvre pays.

D’abord aux Etats-Unis on a jamais entendu parler de cette histoire de yaourt. Pepsi n’a jamais dit un mot là-dessus c’est une « mayonnaise » purement franchouillarde.

Ça commence à l’initiative du fils Riboud qui va pleurer dans le giron de Papa Chirac (parce qu’il a entendu des voix). C’est donc de la pure manipulation et de l’hypocrisie.

Celui-ci, vieux cabotin sur le retour en quête désespérée de rôles à succès, démarre au quart de tour flamberge au vent pour la défense des « champions nationaux »…Le rôle est porteur, toute la classe politique et médiatique s’engouffre à sa suite. C’est à qui en rajoutera. « Sarkopen » s’en mêle, il fallait s’en douter.
C’est partout de « l’enflure et des grands airs ».
Ridicule et stupide comme si les produits laitiers avaient une haute importance stratégique pour la France.

Danone est le type même de la « global company », présente dans la plupart des grands pays du monde, une multinationale quoi ! Son chiffre d’affaires est en dehors de France pour plus des 2/3 (selon estimations, car ce « détail » malsain n’est pas publié), son potentiel de croissance
est bien supérieur ailleurs qu'en Europe et ses travailleurs sont pour les ¾ , voire plus, à l’étranger (toujours selon estimations). Sa présence est forte aux USA (N˚ 1 dans les produits laitiers) où elle prend le soin de se faire appeler Dannon, des fois qu’on la prendrait pour une compagnie française !

C’est pourquoi cette « national paranoïa » parait d’autant plus incongru.

Selon la belle tradition française, le grand capital est de connivence avec l’Etat. En voilà une démonstration exemplaire. Issus des mêmes écoles, entre camarades on s’entraide. Nous, on a rien contre les 35 heures, si ça te fait plaisir, de toute façon on s’en fout, les ¾ de notre business sont ailleurs. Mais si on est menacé de l’extérieur (Voir Sanofi-Aventis, Veolia etc… ) on compte bien sur ton aide, dans l’intérêt supérieur de la France, nous les champions nationaux, ou sur tes financements en cas de trouble (Bull, Alsthom, France Telecom etc…).

De la pure malhonnêteté, au détriment de ceux qui en pâtissent, les petites et moyennes entreprises, celles-là-mêmes qui créent des emplois, et du contribuable lambda qui paye.

Et enfin corruption ! Le mouvement consécutif sur les actions, une hausse de plus de 25% en l’espace de quelques semaines, c’est beaucoup d’argent ! et sur le marché des options c’est encore beaucoup plus (10 fois plus peut-être, « gearing effect »). A qui profite tout cet argent ?
Certainement pas aux auteurs de la manipulation…voyons ! Ce serait un délit d’initié !

Ils sont pas aussi novices et maladroits que certains socialistes des années Mitterrand !

Pauvre France !



jeudi, juillet 21, 2005

Cocorico

« Depuis 2000, la fécondité [en France] se maintient autour de 1,88-1,89 enfant par femme, soit la valeur la plus élevée en Europe après l’Irlande. » INED

Dans un pays ou règne la morosité cette bonne nouvelle est reprise dans tous les journaux qui jubilent. Nos hommes politiques poussent leur cocorico. Ils y découvrent des raisons d’espérer et veulent y voir le succès de leur politique familiale.

Ils perdent encore l’occasion (mais on ne les changera jamais) de faire preuve d’humilité devant la réalité des faits, moins glorieuse.

Dans notre pays, qui décidément ne veut pas voir les choses en face, il n’est pas politiquement correct d’introduire des considérations ethniques dans ce type de statistiques et pourtant lisons Alain Cotta dans « Une glorieuse stagnation » :

« L’une des causes les plus évidentes de [cette situation] tient à l’importance de la population récemment immigrée….Maghrébins et autres Africains en France, dont le taux de natalité à la première génération se situe à des hauteurs élevées , 8 pour la population maghrébine, avant de décroître à 5, puis à 2,5 pour les deuxième et troisième générations. »

Quant à la politique familiale, parlons-en, elle est la partie sacrifiée du « modèle social à la française » au profit de la Sécu, des retraites et du chômage… Entre 1945-1960 la politique française en faveur de la famille était la plus généreuse du monde. Les dépenses à ce titre atteignaient presque 50% du budget social total. Après le baby boom en 1970 elles représentaient encore 25 % de ce budget alors qu’aujourd’hui , pas plus de 9 % de toutes les dépenses sociales. (source « France in crisis » Timothy B. Smith).

A partir de 1970 quand il a fallu arbitrer, les femmes et les enfants, étant peu aptes à défendre leurs intérêts dans la rue, la lâcheté politique a prévalu et ça continue…


mardi, juillet 19, 2005

Comme c’est bizarre !


On entend dire partout de nos hommes politiques comme de beaucoup d’autres esprits forts que la mondialisation et les délocalisations qui en résultent détruisent le secteur industriel en Europe comme aux Etats-Unis. On cite tous ces produits made in China qui envahissent les rayonnages des supermarchés et déplacent les productions nationales. Pour les Etats-Unis on y voit une des raisons de son gigantesque déficit de la balance commercial.

« Le secteur industriel se meurt » et pourtant voyez, comme c’est bizarre, la réalité des chiffres ne confirment pas ce point de vue, en tout cas aux Etats-Unis. Vous constaterez la solide croissance de ce secteur dans ce pays depuis 1980 dans le graphique ci-contre, vu récemment dans le Wall Streeet Journal, source US Federal Reserve Bank. Pour les derniers 12 mois cette croissance a même atteint 3,9% et les usines tournaient à 80% de leur capacité.

Il est vrai que le reste de l’économie croit plus vite et que partant la place relative du secteur industriel se réduit : 12.7% du PIB en 2004 contre plus de 20% en 1980 et qu’il emploie moins de personnel en raison de la forte hausse de productivité, mais qu’importe si la croissance globale reste forte (entre 3 et 4%) et le taux de chômage nationale faible 5%... et finalement le consommateur satisfait.

La concurrence tellement redoutée des pays à bas salaires n’est pas gagnante sur tous les fronts loin de là.

Dans un environnement flexible et libéral (c.-à-d. sans dirigisme étatique), dans un contexte de croissance, les ajustements se produisent naturellement et se développent dynamiquement les capacités à lutter contre cette concurrence, avec les industries à forte productivité ou celles exigeant des investissements lourds en capital et un personnel hautement qualifié.


Nous sommes loin de la vision malthusienne de la plupart de nos élites politiques ou syndicalistes.

vendredi, juillet 15, 2005

Décence

Après mon précédent billet, je viens de lire l’édito du « Monde », au sujet de ce même interview.

On y lit ceci :

« ...le président de la République, hésitant sur les mots, souvent alambiqué, a fait une démonstration … d'une incompréhension dangereuse de la société qu'il est supposé gouverner. »

« Quant à son exercice de comparaison comptable visant à montrer que, dans plusieurs domaines, la France est "beaucoup mieux placée" que la Grande-Bretagne, il était un brin ridicule. »

« Au même moment, son ministre de l'intérieur le nargue et le provoque. Organisant sa propre garden-party, il lance avec insolence au chef de l'Etat, comparé en l'espèce à Louis XVI, qu'il n'a "pas la vocation à démonter des serrures à Versailles pendant que la France gronde". »

Alors devant tant d’avanies, je dois faire preuve d’un peu de décence, je retire tout ce que j’ai dit dans le précédent billet.

On ne tire pas sur un corbillard !




névrose obsessionnelle

Dans ce pseudo-interview du 14 juillet, au sujet duquel, Vous-savez-qui, a dit que c’était un exercice inutile, le monarque décadent a de nouveau dénigré le modèle britannique. Vous savez, ces gens auxquels « on ne peut pas faire confiance tant ils font une mauvaise cuisine... ».

C’est une véritable obsession. Ca relève de la maladie nerveuse. Il fait penser au super-inspecteur Dreyfus dans la « Revanche de la Panthère Rose », fou de hantise contre l’Inspecteur Clouseau.

Il est vrai que Tony lui a ravi la vedette sur tous les plans mais on pourrait tout de même attendre d’un chef d’état, supposé, une conscience plus clairvoyante de ses propres échecs, et surtout moins de démagogie et plus d’honnêteté intellectuelle.

Il attaque ce modèle, sur la santé, les investissements pour l’école et la recherche, ainsi que la lutte contre la pauvreté.
Sur chacun de ces points la France se vante, alors que pour chacun d’eux une comparaison approfondie, tenant compte aussi bien des coûts que de la part des secteurs public et privé, ne tourne pas à son avantage.

Prenons par exemple la santé. La NHS britannique est universelle et totalement gratuite pour tous les résidents. Son coût pèse bien moins que la Sécu française sur les salariés et les employeurs. Si le salarié britannique décide de consacrer les mêmes sommes que le salarié français pour compléter auprès des assureurs privés les insuffisances de la NHS, il a une couverture bien supérieure à la française (même avec mutuelles). Et de plus il a l’incomparable satisfaction de le faire librement.

Il attaque aussi sur la longévité et la natalité supposées plus élevées en France. La différence est si marginale qu’il est dérisoire et ridicule, d’en faire la base d’une critique de société

Voir à l’IFRAP sur ces sujets, l'étude : « La Grande-Bretagne en 2005 - Bien loin devant la France »

La sclérose de la vie sociale en France, le chômage de masse et l’exclusion qui en résulte sont des fléaux si graves que, s’attacher à ces différences, au demeurant fausses, pour dénigrer un modèle qui assure le plein emploi dans une société dynamique où règne la démocratie au plus haut niveau et la liberté, c’est de l’hermétisme intellectuel, de la démagogie triviale, de la vanité revancharde, ou une obsession sénile.

Choisissez !


NB : En tout cas c’est certainement pas dans la Démocratie britannique qu’on verrait 2 pantins aux ordres, supposés informer le citoyen, et agissant plutôt comme faire valoir d’un politicien décrépit.

mercredi, juillet 13, 2005

Olympisme politique

Avec relents de soviétisme…

A propos des mauvais ressentiments du maire de Paris,

Il faut bien voir que le sport olympique en France est une affaire d’Etat destinée principalement à glorifier le Pouvoir (ou le régime).

Ça fait penser à l’Union Soviétique ou la RDA (avec toutefois le dopage en moins, tout de même !)

Lisez sur ce thème cet article de Libé

Ce sont probablement ces Politiques envahissants qui finalement ont nuit à la candidature de Paris.

vendredi, juillet 08, 2005

Mass murderers

Assassins de masse.
En marge des atrocités de Londres il peut nous venir une question sémantique… En effet le terme terroriste utilisé partout est tout à fait inapproprié ou insuffisant pour caractériser les auteurs de ce massacre…Terrorisme, selon Larousse, c’est faire régner la terreur pour un objectif politique, ce qui d'abord, n’implique pas forcément l’assassinat. Et d’autre part l’absence de revendications ou d’objectifs politiques dans ce cas (et les précédents) est particulièrement notable.

C’est pourquoi il conviendrait de qualifier ces fanatiques d’assassins de masse…terroristes ? c’est leur faire trop d’honneur en leur prêtant implicitement un raisonnement et une conscience. (voire en les assimilant aux résistants français sous l’occupation quand les allemands bayonettes au canon chercher les « terrorist » dans les granges de fermes).

Le terme génocide pourrait également convenir car après tout au même titre que les Tutsis, les new-yorkais, les australiens de Bali, les madrilènes et les londoniens sont des groupes ethniques dont ces enragés cherchent systématiquement l’extermination massive.

Ces terminologies plus précises auraient l’avantage de clarifier un peu mieux les idées et particulièrement celles de ces belles âmes qui ne manqueront pas de s’exprimer avant peu pour chercher à relativiser, en invoquant des motifs, des explications, voire des justifications. La guerre en Irak, le problème palestinien, la pauvreté dans le monde et que sais-je ?

Ces démagogues qui prônent, la politique d’apaisement, le compromis, le renoncement, la démission ou le repli sur soi.. .sont les meilleurs alliés de ces meurtriers.

Avec les assassins de masse il n’y a rien à relativiser, on se défend activement et on fait respecter le droit… c’est une question de moralité et de survie de nos sociétés.
Et selon la citation : « le droit sans l’épée n’est qu’un mot, et la morale sans volonté un songe creux. »*




* Yves Roucaute, La puissance de la Liberté.

dimanche, juin 26, 2005

La démagogie du pire

D’un Pouvoir aux abois, on ne peut attendre qu’une chose : qu’il en rajoute dans la démagogie et le clientélisme ! Et ce drame va encore durer 2 ans pour notre malheur !

Le 1er juillet, hausse du SMIC de 5,51 %. Bravo pour ceux qui vont en profiter ! Mais malheureusement cela signifie encore plus de chômeurs ou d’exclus et encore moins de croissance. Car en relevant ce seuil déjà très haut ce sont les forces créatrices qui sont un peu plus handicapées. Ce chiffre n’est justifié ni par la hausse de la productivité, ni par l’inflation, ni par la croissance (toutes les 3 inférieures ou à peine supérieures à 2%).

Nos élites (politiques ou syndicales) agissent à contresens, et ce depuis 30 ans ! et continue à produire du chômage de masse dont la France souffre à un niveau structurel insupportable. Elles se refusent systématiquement à tirer les conséquences des orientations irréversibles prises par notre pays.

Notre Technocratie (peut-être devrions-nous écrire « Technocrassie ») de droite comme de gauche nous ont définitivement engagé sur la voie d’un régime capitaliste ouvert sur le Monde (sans nous le demander vraiment, mais passons !). Et d’ailleurs, qu’est-ce-que vous vouliez que nous fassions d’autre, nous enfermer dans notre hexagone. Un peu exigu, l’hexagone ! Sauf pour les irréductibles ou les irréfléchis qui font l’apologie de la croissance zéro et le repli autour de leur clocher.
Toutes les autres voies ont été disqualifiées. Et particulièrement toutes celles qui ressemblent à ces oxymorons : sociale démocratie, socialisme de marché, capitalisme social…,

Nous sommes donc soumis au Marché…mondial, aussi simple que ca ! Et il n’y a pas de demi-mesure. Si vous refusez de vous soumettre à cette tyrannie, et à celle en particulier du pétrole à $60 dollars le barils, laissez votre voiture au garage et rentrez chez vous !

A partir de là, pourquoi nos élites ne réussissent pas à abattre le chômage, alors que nombre de pays, soumis aux mêmes paramètres, se sortent d’affaire. Voyez sur ce thème une étude comparative entre 2 pays, tout deux dans l’Euroland, la Belgique dont la situation est proche de la nôtre et l’Irlande.

Serait-ce que les dites élites cherchent à protéger des privilèges acquis, des intérêts corporatistes, ou serait-ce : « un misérable hermétisme intellectuel devant l'information la plus élémentaire » ou encore la honte qu’elles auraient à reconnaître que, pendant des dizaines d'années elles se sont trompées, ou nous ont sciemment trompés ?

Pourtant les conséquences à tirer des orientations prises sont simples. Elles résultent de l’application amplement connue et démontrée du théorème de Schumpeter : le capitalisme, est un corps vivant complexe « multicellulaire » où se déroule continuellement le processus de destruction créatrice. Le niveau de l’emploi résulte donc d’une simple équation, création moins destruction.

On dit qu’en France il se détruit 10 000 emplois par jour et qu’il s’en crée presqu’autant …mais sensiblement un peu moins, et c’est tout le problème.
Ce processus de destruction naturelle est sain et souhaitable. Il est indispensable pour la réallocation optimale des ressources et pour l’adaptation continuelle aux changements des paramètres économiques et des technologies. Plus cette adaptation est souple et rapide et plus le niveau de productivité s’améliore et en conséquence le niveau des richesses individuelles.
Ceci n’exclut en rien que les victimes directes de ce processus de destruction ne fassent pas l’objet d’une solidarité nationale même généreuse pour autant que celle-ci soit nationale, universelle et surtout sans privilèges particuliers.

S’évertuer à réglementer, rendre difficiles et onéreuses ces destructions indispensables, comme le font nos élites (politiques et syndicales) depuis 30 ans est donc extrêmement dangereux. (C’est comme si un chirurgien intervenait sur une partie d’un corps vivant, le cœur par exemple, sans se préoccuper de l’irrigation cérébrale.)
Elles ne parviennent d’ailleurs pas à les freiner substantiellement, tant s’opposer à ce phénomène est contre la nature même du système. De la même manière qu’à la belle époque du dirigisme on n’a jamais pu abaisser l’inflation par le contrôle des prix.

Mais en revanche une telle politique a des effets pervers sur l’autre membre de l’équation, la création qui elle, se trouve par voie de conséquence considérablement réduite, et plus que proportionnellement. En effet en cherchant à s’adapter elles-mêmes à ces conditions adverses les forces créatrices sont ou découragées ou amenées à faire des anticipations négatives et à surestimer les coûts nouveaux ainsi créés. De la même manière que dans un environnent inflationniste les agents économiques sont amenés naturellement à faire des anticipations elles-mêmes inflationnistes. Effets pervers, dis-je, et cumulatifs !

Et de plus ces forces créatrices qui ne représentent qu’une petite minorité électorale sont le dernier des soucis de nos démagogues. Elles opèrent dans le secteur le moins privilégié de la Nation, le secteur concurrentiel, ouvert à tous les risques, à l‘humeur de l’Etat, comme à la hausse des matières premières. Lourdement taxées, réglementées, surveillées et encadrées, elles n’ont même pas la considération qu’elles mériteraient. On les culpabilise sur cette prime de risque (le profit dans ce cas) que dans d’autres métiers on n’hésite pourtant pas à faire valoir et à défendre en descendant dans la rue.

Pas étonnant que cet autre membre de l’équation soit particulièrement faible, et que la résolution de la dite équation aboutisse à ce chiffre dramatique : - 5millions (chômeurs plus tous les exclus du travail)

L’alourdir encore un peu plus sous la pression des secteurs privilégiés c’est bien la démagogie du pire.



PS : Lire sur le sujet, « Le chômage, fatalité ou nécessité ? » de Pierre Cahuc, André Zylberberg - éditions Flammarion.

jeudi, juin 23, 2005

Le grand délocalisateur

Délocaliser est hautement condamnable selon la mentalité socialiste. Mais le plus grand délocalisateur a été F. Mitterrand lorsqu’il a sous-traité notre politique monétaire à une entité abstraite sise à Frankfort.

Cette délocalisation ou cet abandon de souveraineté a constitué le premier pas vers une union politique de l’Europe. Ce mouvement a été maintenant brutalement stoppé. Mais il nous reste l'Euro.

Maintenant qu’on a la charrue, qu’est-ce qu’on fait sans les bœufs ? Nous avons un problème.

Une monnaie commune signifie obligatoirement, alignement des politiques économiques, harmonisation fiscale, voire sociale… donc une union politique. Nous le voyons bien avec la situation en Irelande qui n’a rien à voir avec celle de l’Italie. L’une profite exagérément de l’euro, l’autre s’en étouffe…(et nous aussi d'ailleurs).

Les esprits forts (notamment à la BCE) vous diront que le dollar est la monnaie commune pour le Wisconsin comme pour la Californie ou le Texas, des économies également bien disparates. Aux seuls et fondamentales différences que flexibilité et mobilité sont les maîtres mots aux Etats-Unis qui ont également une langue commune !

Ce sont les Technocrates franco-allemands qui nous ont mis dans cet avion sans s’être assurés des moteurs, ou en croyant que les moteurs suivraient…Les français agissaient parce qu’ils avaient peur des allemands et en particulier du mark, les allemands parce qu’ils avaient peur d’eux-mêmes. Mais avoir une vision réaliste de ce qui était possible et souhaitable à long terme, c’était trop leur demander.

Il y a eu un référendum en 1992, me direz-vous ? Oui mais la question était posée en terme trop abstrait pour que la réponse positive ait une valeur démocratique réelle sur le sujet.

Il aurait fallu demander aux français : « Etes-vous prêt à ce que la France abandonne sa souveraineté sur sa politique monétaire, économique et fiscale au profit de l’Europe ? »

Mais là, il y avait un problème que les Technocrates n’ont pas voulu affronter, car il devenait indispensable de définir en même temps quelle Europe et dans quel cadre démocratique.

Nous nous retrouvons donc dans un avion sans moteur. On peut toujours planer et compter sur les courants ascendants pour durer…

Mais ce qui est sûr c’est que l’un ou l’autre des passagers ne peut plus descendre car ce serait encore plus catastrophique…A 30 000 pieds d’altitude on ne peut même pas envisager d’ouvrir une porte.

Il faut souhaiter que cela dure aussi longtemps que possible jusqu’au « soft landing » et qu’il n’y ait pas de mutinerie à bord, de la part de passagers qui paniquent (voir une déclaration récente d’un politique italien envisageant le retour à la lire).

En attendant pour la France amputée de notre bras monétaire, il nous reste pour piloter notre économie….et bien, pas grand-chose…une légère marge de manœuvre budgétaire ? même pas ?

Faut-il qu’ils soient nuls ces Technocrates, les voilà maintenant complètement désarmés.

Ils ont scié la branche…etc, en nous fourrant dans le pétrin !




samedi, juin 18, 2005

Sound and fury

Hier à Bruxelles…17 juin 2005

Le matamore bonapartiste en ce jour anniversaire de Waterloo (16-18 juin 1815) veut sa revanche et crie, sus à l’ennemi anglo-saxon !

Dans un grand élan nationaliste il irait même jusqu’à bouter l’anglais hors d’Europe.

Pour faire diversion à l'intérieur, Il lui faut une belle colère internationale, habituelle instrument des démagogues pour détourner l’attention du citoyen. Plus la colère est forte, meilleur c’est. C’est plus facile et immédiatement payant que de réduire le nombre de chômeurs en France.

De l’autre coté, l’anglais sent l’odeur du sang du couple franco-allemand gisant sur le sol, il se rue à la curée…Logique. De plus il ne va pas se gêner après les humiliations subies et toutes les couleuvres que ces 2 pères fondateurs lui ont fait avaler (notamment en 2002, voir ci-dessous).

Isolé l’anglais ! se rassure la presse française. Illusion !
Isoler l’anglais ! avant la présidence tournante britannique, manœuvre Chirac. Nouveau coup de poker chiraquien foireux !

D’abord ce n’est pas, en règle générale, dans les habitudes de l’anglais de partir à la guerre sans biscuit…Alors qu’on ne peut pas en dire autant du matamore cité plus haut, par définition.

Si les éclats de voix de ce dernier impressionne encore par son ancienneté dans la compagnie et sa complicité avec l’allemand (que celui-ci d’ailleurs ne tardera pas à dénoncer), en coulisse beaucoup reconnaissent l’aberration de ce projet de budget concocté par le dit couple. Et puis l’anglais peut probablement compter sur l’appui de tous « les mal élevés », contre le donneur de leçon.


Contrairement à Macbeth :
“…It is a tale

Told by an idiot, full of sound and fury
Signifying nothing “

Cette histoire signifie probablement quelquechose : la fin d’un rêve, celui d’unifier l’Europe à l’image de la France et le retour en force d’une vision plus réaliste et modeste de l’Europe, à l’anglaise !... Ouah ! quelle horreur !

Le sort de l’Europe s'est joué encore une fois 190 ans après exactement dans la région de Bruxelles. Un signe !





mardi, juin 14, 2005

Ah ! ces anglo-saxons !

Ils sont vraiment pas possibles.
De l’autre coté du Channel , égoïstes, perfides ou les deux à la fois !

Ils ne veulent pas financer nos paysans, quel manque de solidarité !
« Touche pas à mes électeurs » leur dit notre bon ChiTché,
Soyez généreux !... A votre bon cœur ! … leur crie-t-il .
Ils restent insensibles !

Il avait pourtant bien réussi à l’arnaquer et à l’humilier ce fier Tony, le ChiTché, quand en 2002 il s’était entendu dans son dos avec son copain Gerhard pour verrouiller la Pac jusqu’en 2013. Quel beau coup !

Il est peut-être resté vexé le Tony mais c’est pas une raison de nous le faire payer à nous français, car notre bon Chitché est arrivé à nous faire contribuer moins que les anglais (et que tous les autres grands pays d’ailleurs) –contributions nettes per capita- Voilà ce qu’on appelle en France une bonne solidarité européenne !

Et de l’autre coté de l’Atlantique, je ne vous en parle pas.
C’est encore pire.

Ils font monter l’euro pour nous étrangler parcequ’on est pas d’accord avec eux pour aller guerroyer en Irak, puis maintenant ils le font tomber pour nous humilier…Ce sont des moins que rien !

Et en plus insolents et fourbes. Ils baissent leur taxes comme des malades pour nous narguer et voilà-t-il pas que leurs recettes fiscales a une fusée aux fesses. - Recettes et dépenses fiscales aux USA-.

Nous on croit notre bon ChiTché et son Maire du Palais quand il nous cause d’une arithmétique simple : une baisse de 1 euro de taxes ça fait 1 euro de recettes en moins et comme on est fauché …vous connaissez la suite !
Ces américains manipulent leur chiffres… pour nous humilier, je vous dis.


samedi, juin 11, 2005

Et maintenant…pour la France ?

Tout d’abord, je recommande la lecture de l’article de Nicolas Baverez dans le Monde du 3 juin 05, sur la situation de notre pays et sur la culpabilité de nos dirigeants, triste mais lucide.

Nous vivons une fin de régime et ces derniers ne s’en rendent pas compte ! Dans notre passé historique ce type d’inconséquences s’est terminé par quelques « raccourcissements ». Ces messieurs devraient se méfier même si les mœurs d’aujourd’hui sont plus paisibles.

Les structures politiques traditionnelles ont été brutalement désavoués pour une 2ème fois. Les partis de gauche et de droite sont fracturés et ne savent même plus où ils en sont et à quels saints se vouer.

L’économie est paralysée avec un chômage de masse enkysté et structurellement funeste, et une croissance quasi inexistante. Une société rongée par l’exclusion avec des zones de non-droit. De graves carences multiples dans l’Université, dans l’innovation, l’entreprise etc..

A l’international, le pays est isolé, aussi bien en Europe qu’ailleurs, car il ne représente plus rien. Et même l’Allemagne, notre compagne dans le malheur, se détournera vite de nous, dès septembre prochain avec l’élection probable d’Angela Merkel.

Et comment se fait-il que toutes ces calamités nous soient arrivées ?

D’abord Giscard a dangereusement affaibli la France, puis Miterrand a corrompu le corps social en le droguant à l'assistanat, et enfin ChiTché a tout pourri par son inconsistance . Mais leur nuisance a été finalement rendu possible parce que la France souffre d’un grave déficit de démocratie.

Contrairement aux apparences démocratiques extérieures, la France subit la dictature d’un parti unique. Il n’a pas de nom mais pourrait s’appeler le Parti Etatique Institutionnel. Logique, quand tous les dirigeants sont recrutés dans la même école où la religion de l’Etat est poussée jusqu'à l’idolâtrie. Dans ce parti les tendances peuvent s’exprimer à gauche ou à droite mais rien ne change au fait que finalement le Parti Etatique reste la machine à garder le pouvoir.

La similitude est frappante avec le Mexique à la façade également parfaitement démocratique et qui est resté très longtemps soumis en réalité à la dictature du Parti Révolutionnaire Institutionnel, alternant les expériences dirigistes, libérales ou gauchistes selon les époques mais toujours dans le cadre de ce même parti.

Même docilité et connivence des Assemblées parlementaires supposées représenter les citoyens mais infiltrées par le Parti Etatique. Et pour cause, la grande majorité de leurs membres est issue elle-même de l’Etat (pour y revenir après) ou en dépend directement ou indirectement. En même temps, inexistence ou asservissement des contre-pouvoirs (médias et justice notamment). Même complicité objective avec les syndicats. Normale et nécessaire pour assurer la tranquillité politique lorsque la légitimité du Pouvoir est douteuse. Les syndicats eux-mêmes ne constituent pas vraiment une représentation démocratique de la classe ouvrière puisque les ouvriers ne sont pas, pour la grande majorité en France, syndiqués du tout.

Et nous subissons cet Etatisme cynique et démagogique, qui de plus nous berce de l’illusion archaïque de la grandeur gaulliste (voire bonapartiste dans sa version européenne).

Assez, cela ne peut plus durer, mais en même temps on a l’impression que le changement n’est pas possible.

Car ce grave déficit démocratique fait que le Pouvoir manque finalement de la légitimité nécessaire pour engager les réformes indispensables et exercer son autorité sur les quelques centaines de milliers de manifestants qui descendent dans les rues à la moindre occasion.

Pour ces derniers dont la plupart sont « les privilégiés de la solidarité », « préserver les acquis sociaux », c’est lutter pour que rien ne bouge. Défendre le « modèle social français » correspond au maintien de privilèges exorbitants. « L’ultra-libéralisme » brandi comme un épouvantail, ce sont les intérêts corporatistes menacés.

Le citoyen de base reste intimidé par ces beaux sentiments et se laisse facilement circonvenir par toute cette rhétorique. Nous sommes l’avant-garde des mouvements sociaux, leur disent-ils, nous ouvrons la voie et nous travaillons pour vous ! Boniments !

Il faut vraiment que la démocratie soit à ce point dévoyée chez nous pour que l’on en arrive à cette tyrannie de la part de minorités privilégiées.

Pourtant un nouveau spasme des citoyens a eu lieu, mais l’incompréhension du Parti Etatique reste totale. Comme seul remède dans l’immédiat, on nous propose encore plus d’Etat. Et, ces messieurs les bonimenteurs continuent de s’agiter.

Il y a extrême urgence, on ne peut pas attendre 2 ans, sinon « la France va poursuivre sa descente aux enfers d’ici à 2007 »

On peut rêver, pour engager la modernisation du pays, à « un leadership politique fort, un discours de vérité et un projet réformateur clair, une équipe gouvernementale cohérente. »

Par quel miracle ?

C’est aux structures qu’il faut s’en prendre !
C’est notre propre Constitution qu’il faut réformer (avant de penser à celle de l’Europe !)

Et pour commencer, une idée simple : inéligibilité des fonctionnaires et de tous les professionnels de l’Etat à tous les postes politiques. S'ils veulent faire de la politique qu’ils démissionnent sans parachute. On ne peut pas être à la fois juge et partie !

Une manière pour nous de détruire la nouvelle Bastille, le Parti Etatique Institutionnel, et d’en « guillotiner » les représentants, proprement !

mercredi, juin 08, 2005

Ça y est, Il attaque !

L'exterminateur de la spécificité culturelle française ! Voir la note ci-dessous : "L'attaque virulente".
Google Biblio est en marche !

La nouvelle bibliothèque en ligne est ouverte depuis quelques jours à peine (dans sa version beta).
Et c'est tout simplement fabuleux !
Pour l'instant ne sont disponibles que les ouvrages en langue anglaise (puisque les bibliothèques françaises ne ce sont pas associées à ce programme).

Par curiosité je tape : "to be or not to be" entre guillemets et j'ai 3 930 pages...Et bien entendu la tirade complète. Je peux aussi feuilleter Hamlet en ligne, en entier.
La rubrique "About this book" vous donne toutes les informations pratiques nécessaires.
Et vous avez accès à toutes les opinions des lecteurs sur le Web via : "Web search for reviews"

Dans Amazon US on peut, via ce service google, feuilletez un livre en ligne avant de l'acheter quand il a la mention "Look inside".

Impressionnant !

Pour parer cette concurrence insolente M. Jeanneney n'a qu à acheter Google...Son coût : 75 milliards de dollars (capitalisation boursière à ce jour *) pas grand chose ! Ce n'est pas plus qu' une fois et demi le déficit budgétaire de la France pour 2005**.

* chiffre exacte au 9/6/05 : $ 79.77 Milliards soit € 65.5 Milliards
** chiffre MINEFI : € 45.2 millards



mardi, juin 07, 2005

Et maintenant…pour l’Europe ?

L’axe franco-allemand est mort, vive l’Europe libre !

Essayons d’entrevoir l’horizon, alors que la secousse a été si forte que la poussière n’est pas encore retombée et que tout le monde cherche le chemin…


Le concept d’europe politique est née d’un fantasme, celui d’une vision technocratique et chimérique de grandeur et de puissance collective.

C’était une initiative exclusivement franco-allemande, les 2 poids lourds fondateurs.
Les autres pays ont suivi de plus ou moins bon gré… ils n’avaient pas trop le choix, s’ils voulaient être dans le coup…Ils ont suivi même s’ils étaient exaspérés de l’arrogance de ces 2 aînés.

Ceux-ci affichaient sans vergogne en maintes occasions leur « superior commitment » . Ils manifestaient une superbe hypocrisie ( comme par exemple suspendre en France le processus de privatisation de l’électricité sans pour autant que l’entreprise nationale se gène pour tirer ses marrons du feu dans les autres terres européennes, voter à Lisbonne des orientations qu’ils contredisent à Bruxelles quelques années après, etc.). Ou encore ils montraient une souveraine désinvolture avec les règles du jeu qu’ils avaient eux-mêmes durement imposées aux impétrants, comme les règles budgétaires de Maastricht, quand celles-ci ne leur convenaient plus, etc.

Tous ces pays, ceux de la 2ème, 3ème et 4ème vague, se retrouvent aujourd’hui décomplexés et libérés de cette tutelle ou de ce parrainage encombrant. Ils ne vont plus se gêner pour faire peser leur propre point de vue.

En France, il ne manque pas d’esprits forts pour fustiger les nonistes en les rendant responsables de cette perte de prestige et de suprématie et pour rager devant la soi-disante jubilation des Anglais qui se retrouve en effet maintenant un peu comme le chef de file de ces pays…Mais ce sont eux, ces esprits forts qui sont dans l’erreur, comme si une association aussi ambitieuse entre 25 pays si différents pouvait exister réellement et être durable avec un tel déséquilibre et sur un tel malentendu. Si ce n’avait pas été le 29 mai, il y aurait eu d’autres crises dans le futur.

Tous les pathétiques efforts pour essayer de sauver ce TCE même éventuellement modifié sont voués a l’échec, car le Traité n’est plus en cause, c’est la tutelle intellectuelle de l’axe franco-allemand qui est définitivement dévalorisée.

C’est donc un horizon éclairci qui s’entrevoit. Personne ne souhaite mettre fin à l’idée européenne qui reste porteuse d’espoir. Mais la grande majorité des pays, et en particulier les 15 nouveaux, sont pour une approche plus pragmatique, plus réaliste et modeste.


Ce sont eux qui ont maintenant la parole et en particulier sous la prochaine Présidence de la Grande-Bretagne… C’est sur eux que l’on peut compter pour faire entendre un point de vue basé sur la liberté des nations et des individus :

- Restauration de la démocratie à l’échelle de la nation au détriment de la bureaucratie bruxelloise.
- Respect des souverainetés et différences nationales contre l'illusion de l'harmonisation (sociale ou fiscale).
- Retour aux principes de libre-échange, fondement de la prospérité initiale de l’Europe.
- Recherche et approfondissement des espaces de coopérations à la carte.
- Renforcement du lien transatlantique.
- Application d’une politique plus raisonnable de solidarité au profit des Etats les plus pauvres et surtout soumise à de stricts contrôles démocratiques, etc.

C’est une vision de l'Europe, largement libérale.
La pilule sera difficile à avaler en France et nous allons être chahutés, très chahutés. Mais au bout du compte, selon l’expression espagnole : No hay otra sopa ! *

*Il n’y pas d’autre soupe

Demain peut-être un billet sur : Et maintenant…pour la France ?

jeudi, juin 02, 2005

Hallucinant !

Hallucinant !
L’écart entre le Pouvoir et le citoyen.
Quel souverain mépris de la part du monarque et de sa cour !

Et pourtant la sanction électorale de dimanche dernier devrait être lue comme un désaveu sans équivoque, un véritable préavis de licenciement.

Il n’en est rien… « Plus ça change, plus c’est la même chose… »
La France d’en haut succède à la France d’en bas.

Dominique Galouzeau de Villepin

Le vil courtisan, le « singe poudré », le Haut-technocrate lyrique…

Voilà une nomination inspirée en phase avec les aspirations de la France profonde…et propre à restaurer l’image européenne de notre pays auprès de nos voisins !

Sur le plan national, ce courtisan, inspirateur de la dissolution parlementaire de 1997, n’a aucune expérience politique.. plus doué pour les envolées lyriques que pour le bras de fer avec les syndicats.

Jugez en :
« Notre histoire, tel un palimpseste, s'écrit sur le corps d'une nation cousue de cicatrices »
« La France est un grand vieux chêne toujours plein d'une sève éternelle »

Et quand le lyrisme est au pouvoir…alerte rouge ! danger maximum ! Quel excellent moyen pour envoûter les foules et les manipuler !

Ailleurs il révèle le fond sa pensée :
«A nous, écrit-il, d'établir un nouveau pacte, un nouveau contrat, bien au-delà de celui venu du fond des âges, conclu entre le peuple inquiet et le Léviathan»

Le Léviathan en référence à Thomas Hobbes probablement !
C’est le monstre étatique par excellence, « un monstre froid assoiffé de puissance » qui dit le droit et le bien aux individus stupides.

« J'ai souvent redouté le drame d'un pays aveuglé, marchant à tâtons »
Bien sûr ce pays attend que ses élites lui éclairent la route !

Nous voilà donc reparti pour encore plus d’Etat !

Sur le plan international, ce haut-tecnocrate représente exactement ce que nos voisins européens trouvent de plus odieux dans l’image de la France, donneuse de leçons et arrogante. Ses discours sur la Grandeur et les Lumières françaises exaspèrent.

Connu pour son éloge de la puissance napoléonienne il paraît peu apte à pousser nos intérêts parmi ceux qui se souviennent des quelques 3 ou 4 millions de morts européens de la dite épopée.

Enfin « L'Inavouable : La France au Rwanda», le livre de Patrice de Saint-Exupéry à propos du génocide est écrit sous la forme d’une lettre qui lui est adressée …a propos de mystifications et opérations secrètes menées au nom de la francophonie…. Une belle illustration de clairvoyance morale en matière internationale !

Que sa gargouille lui crie donc que la nation n’a qu’un seul désir : qu’on la libère de ses technocrates !






lundi, mai 30, 2005

Choquant

Très choquant pour les sensibilités démocrates : la 1ère réaction des hommes politiques interviewés hier soir à la télé…de gauche comme de droite, les vainqueurs comme les perdants !

Ils ont tous vantés avec des accents émus, la belle expression démocratique du peuple français. Le Peuple !

Le peuple, objet de culte et de vénération. Comme si c’était un être autonome alors que ce n’est qu’un mot et qu’il ne vaut que par les individus qui le composent.

Pour les uns c’est le « bon peuple » que l’on manipule à sa guise, pour les autres c’est le « peuple souverain » au nom duquel les pires aberrations peuvent se commettre.

Pour les professionnels de l’Etat, idolâtrer le peuple est un alibi, un moyen pour leur permettre de définir, en son nom « l’intérêt général » et de dire le Bien.

Sur cette chanson nous ne sommes plus que de bons citoyens respectueux et non plus des individus qui décident de leur propre sort, les membres d’une communauté dont ils sont l' élite dirigeante éclairée et non plus des associés libres de déterminer ensemble leur avenir.

Après le désaveu d’hier, je vois qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour que le respect absolu de la liberté individuelle rentre dans les mœurs politiques de notre pays.

samedi, mai 28, 2005

Crises !

Il semble bien que le Non va l’emporter.

En tant que partisan du Non, je devrais donc m’en réjouir, mais cependant cette victoire n’en est pas vraiment une ! Comme après une forte purge, le corps social risque de s’en trouver tout endolori.

Ce ne sont pas les malheurs que nous prédisent les bonni menteurs qui me troublent, mais parce que ce vote va faire subir à la France un triple traumatisme.

Une crise institutionnelle par le désaveu cinglant télécommandé à la classe politique de droite comme de gauche. Une crise de société par l’encouragement donné aux partis extrêmes qui croiront y voir une victoire de leurs propres thèses. Et enfin ce sera un révélateur puissant de la crise plus fondamentale du modèle économique et social français.

Et pourtant il le faut ! Inconsciente, méprisante, négligente, arrogante, affamée de pouvoir la classe politique n’a que ce qu’elle mérite et ne peut s’en prendre qu’à elle-même et à elle seule.

« Soyez libéral, soyez socialiste, mais ne soyez pas menteur » disait Jacques Rueff, Conseiller du Général de Gaulle en 1958.

Or depuis plus d’un tiers de siècle nous n’avons connu que des menteurs à la tête de notre pays. Nous avons eu successivement un technocrate plaqué-or (voire serti de diamants), un magouilleur cynique, puis un ectoplasme flambeur ! Des pseudo-libéraux ou des pseudo-socialistes.

Jamais nous n’avons eu droit a une explication sincère, humble et réaliste. Jamais l’exercice de la démocratie n’a été poussé avec conviction et respect du citoyen et de son intelligence… et tout ça pour leur Pouvoir.

Si donc l’essai est marqué, il va falloir le transformer et c’est une autre affaire, qui laisse entrevoir des jours difficiles.



lundi, mai 23, 2005

Wayampi

Les wayampi, vous connaissez ?
Ce sont des français comme les auvergnats ou les bourbonnais !

A la différence que eux les wayampi mangent habituellement du filet d’alligator fumé ou de la viande de tapir séchée. Ils sont indiens et vivent dans la jungle guyanaise.

Donc ils vont voter bien entendu comme tous les français et eux, plutôt 2 fois qu’une, car c’est l’occasion d’une grande fête. Ils voteront forcément pour « le pays de l’homme blanc » comme ils appellent l’Europe, puisqu’ils vivent de sa charité.

Il y a aussi Wallis et Futuna et tous les DOM-TOM…En tout presque 2 millions d’habitants. Ils pourraient donc faire la différence !

Alors la tribu politique de chez nous se mobilise et s’envole vers ces destinations pour leur chanter l’Europe.

Indécent, ce racolage !

Indécent pour la cause de la démocratie, quand on sait combien ces populations sont malléables, et aussi pour la cause de l’Europe, quand ce qui les rattache au concept de l’Europe ce sont les subsides qu’ils en reçoivent.

En même temps ceci nous rappelle que c’est l’Europe qui subventionne soit directement, soit à travers la PAC ces territoires. Que la Métropole fasse faire sa charité par l’Europe, alors là…c’est plus qu’indécent , c’est choquant !


N.B. Suite à un article sur ce sujet dans le Sunday Times d’hier

vendredi, mai 20, 2005

La fuite en avant

La France est surtout malade de son modèle social, inégalitaire, corporatiste et abusif.
Elle en est intoxiquée au sens littéral du mot. C’est cela le problème de fonds.

Depuis la fin des « trente glorieuses » et les crises pétrolières des années 70-75, ce modèle est largement au-dessus de ses moyens.

Et cependant, la Technostructure qui la gouverne depuis des décennies a démissionné devant les réformes et les sacrifices à mettre en place. Incapable d’en appeler à l’intelligence des citoyens et peu soucieuse de mettre son pouvoir en péril, elle s’est laissée aller à la facilité :

  • Laxisme budgétaire des années 75-85 avec ses conséquences, érosion monétaire et inflation, (le traitement de la crise étant de ce fait transféré sans douleur vers les épargnants et autres catégories incapables d'élever des barricades )…démission.
  • Politique du franc fort des années postérieures à 85 qui lui inflige des taux d'intérêt excessifs et déflationistes,( et ce qui a eu pour effet notamment de faire supporter à l'économie française – sans d’ailleurs que cela soit expliqué aux citoyens trop bêtes pour comprendre - les folies monétaires du chancelier Kohl suite à la réunification allemande) …démission.
  • Création de la monnaie commune (une manière d’appliquer la maxime, se référant à la puissance économique allemande, : If you can’t beat them join them –si vous ne pouvez les battre associez-vous avec eux). Au lieu de soigner la France de son obésité, on lui impose un corset budgétaire qui l'étouffe (bien que le corset de Maastricht commence à lâcher quelque peu)…démission.

Et aujourd’hui encore, démission : La fuite en avant vers la construction politique européenne qui est l’alibi de l’incapacité et de la lâcheté des gouvernants. Dilué dans un ensemble anonyme, autogéré par la technocratie, la responsabilité de ces derniers devient insaisissable.

Comme effet secondaire et pervers, cette politique de garçon de bain, en faisant porter le chapeau à l’Europe, a ruiné dans l’esprit de beaucoup de français l’idée pourtant magnifique de marché unique et de coopération entre les nations de notre continent.

Ces réformes du modèle social, différées depuis si longtemps, restent un probléme typiquement français qui ne peut être résolue que par les français.

Alain Cotta dans son livre « une glorieuse stagnation » nous confirme «l’irréductible spécificité nationale des politiques sociales et démographiques des pays européens » avec, ajoute-t-il, presque la même intensité que la langue.

Et c’est donc un face à face direct que les français doivent avoir avec leurs dirigeants. Ce sont leurs dirigeants et eux seuls qu’ils doivent mettre en accusation, sans leur accorder aucune circonstance atténuante, car ce n’est pas le marché unique européen, ni la mondialisation qui est à l’origine des déficiences et déséquilibres qui existent dans notre pays (comme c’est longuement démontré dans le livre « France in crisis » cité en marge à droite).

Il est parfaitement contrindiqué que s'interpose ou interfère, dans ce processus, une construction politique supra-nationale opaque et ectoplasmique.

L’intoxication en est à sa phase extrême me direz-vous ! Le cas est désespéré !

Il ne faut que quelques-uns pour faire changer les choses (Law of the few, évoquée par Milton Friedman), pour susciter la prise de conscience nationale qui aboutira à mettre à la porte ces gouvernants incapables et lâches et à élire ceux qui feront entendre aux français le langage de la vérité et de la responsabilité.

Mais vous-mêmes amis bloggers !... Vous savez déjà que vous pouvez remuer le Monde !


jeudi, mai 19, 2005

Confusion intellectuelle (2)

Vu ce soir dans le Monde (édition électronique) ce sondage édifiant :



Un échantillon de 4 978 français reconnaissent à une majorité étonnante, 70%, que règne la confusion intellectuelle dans le débat sur la Constitution.

De 2 choses l’une ou bien nous avons affaire à des politiques sincères et honnêtes. Dans ce cas leur projet est mal ficelé ou mal conçu car comme disait Boileau "ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement….etc"

Ou bien cette confusion intellectuelle qui étouffe l’intelligence du citoyen et qui est l’outil habituel pour manipuler les esprits , sert les desseins de la Technocratie.

Choisissez la version qui vous convient le mieux !
Mais dans les deux cas on ne peut aboutir qu’au rejet de la proposition.


P.S. : Confucius aurait dit : "Lorsque les mots perdent leur sens, les Hommes perdent leur liberté."


mercredi, mai 18, 2005

Les origines inavouables de l'Europe politique

D'un côté, ChiTché, et ses collègues du Oui, nous assurent que cette Constitution nous protège du capitalisme anglo-saxon, sauvage bien entendu, et qu'elle est la fille de la Révolution (relisez Hippolyte Taine pour savoir ce que cela veut dire !), de l'autre, les partisans du Non, la Constitution est le cheval de Troie de l'ultra-libéralisme, sauvage également, on s'en doute.

Après toutes ces incohérences dont on nous rebat les oreilles jusqu'à l’écœurement, il est bon de revisiter les origines du concept de l'Europe politique.

On veut lui prêter de nobles principes philosophiques où l'on se réfère à l'union, la fraternité, la paix etc., alors que les origines relèvent plus de la RealPolitik, voire de notions freudiennes.

Il faut d'abord se rappeler que l'Europe politique au départ, c'est exclusivement une ambition franco-allemande, les autres pays n'ont pas d'autre choix que de suivre les deux locomotives, (pour l'instant).

À quelles motivations ces deux pays ont ils obéit ?

Le complexe d'infériorité économique et monétaire de la France, vis-à-vis de l’Allemagne est bien connu. La peur de l'Allemagne réunifiée en 1991 a déclenché le processus. C'est à cette époque-là que le premier pas réel vers l'Europe politique a été réalisé avec la monnaie commune, l'euro. Depuis l'avènement Chirac, s'est ajoutée la chimère gaulliste à savoir l'Europe-puissance pour s'opposer à l'Amérique. Pour la France, pays du « jus soli » la nation est un concept important, mais elle fait le choix de le sacrifier par démission ou chimère.

L’Allemagne, sûre d’elle-même et de sa force économique (tout au moins en se rapportant à la même époque), cherche pour sa part à conserver la France dans sa zone d'influence pour éviter que cette dernière ne soit tentée par d'autres alliances. Et dans un nouvel ensemble où le concept national est affaibli, elle se sent elle, pays du « jus sanguinis », plus à l'aise pour assurer sa domination.

Il faut lire sur ce thème, de John Laughan, « La liberté des nations. Essai sur les fondements de la société politique et sur leur destruction par l'Europe » publié initialement en Grande-Bretagne sous le titre « The tainted source of the european idea », ainsi que le commentaire d'un lecteur (Claude Rochet) sur Amazon sous le titre « L'idéologie eurochouillarde ».

Ce n’est pas sur de telle base que l’on peut construire un édifice cohérent et durable. Et comment peut-on même envisager, sur un tel malentendu, parvenir à associer 23 autres pays tous tellement différents. C’est l’incohérence suprême !



Avec une note intitulée « La fuite en avant » - demain peut-être - se terminera ma série sur l’Europe politique. Après on passera à d’autres sujets.