vendredi, septembre 02, 2005

Indigence intellectuelle au secours de la pauvreté.

Entourés de la noblesse d’état, dans le flamboiement des ors de la République notre Gaulliste de pacotille flanqué de son Bonapartiste du Palais (c’était lundi dernier) s’attaque à la pauvreté dans le monde.

Il faut bien qu’il talonne son rival britannique qui avait pu brillamment mobiliser les médias internationaux sur ce même sujet au début de l’été dans un show à grand spectacle en Ecosse. Et puis pour un démagogue professionnel c’est un sujet porteur auprès des nantis qui culpabilisent toujours aux remugles d’esclavage, de colonialisme et d’impérialisme économique occidentale.

Ce qui est remarquable ce n’est pas tant le caractère quelque peu saugrenu de traiter un tel sujet dans cet apparat, mais de constater une fois de plus que nos aristocrates d’état font preuve d’une grande imagination.

Pour un problème de plus, une taxe additionnelle.

Cette fois-ci ce sont les usagers des transports aériens qui devraient payer. On ne voit pas d’ailleurs pourquoi eux feraient les frais de cette pseudo-générosité, mais ce n’est que le début des incohérences.

Car de l’argent pour qui et pour quoi ?

Certainement pas pour les chinois (ils sont pourtant 400 millons avec moins de US$ 3 par jour), ni pour les indiens (environ 500 millons). On ne va tout de même pas leur faire l’aumône à ceux-là - vont s’écrier nos seigneurs - alors qu’ils nous prennent nos jobs et de plus, avec leur gloutonnerie, ils font monter le prix du pétrole. Pas pour les latino-américains non plus (environs 200 millions), ils menacent outrageusement nos bons betteraviers du nord avec leur canne à sucre ainsi que nos aimables martiniquais avec leurs bananes dollars.

Mais en Afrique si, on est tous d’accord, il y a des nécessiteux (et beaucoup, environ 600 millions). Et ils n’ont rien à vendre car ils ne produisent pas (sauf quelques rares chanceux, du pétrole, du cacao, voire des pierres précieuses) et ne menacent pas nos petites affaires.

Le problème cependant c’est que dans la période 1955-2004 l’aide déversée sur les pays émergents a dépassé les 1 000 milliards de USD sans résultat significatif. Même le revenu per capita du Nigeria, riche en pétrole, a décliné dans les 30 dernières années.

Et que par ailleurs, selon Jeffrey Sachs lui-même (patron à l’ONU du Millenium project) pres de 60 % de cette aide sont destinés aux frais administratifs et financiers (payés aux pays riches bien entendu) et aux situations d’urgence extrême (catastrophes naturelles notamment). De nombreux observateurs attentifs ajouteront qu' est détournée la majeure partie des 40% restant par la corruption sous toutes ses formes et la gabegie.

Alors une taxe de plus… C’est un peu court …C’est même une escroquerie au contribuable (mais ce ne sera pas la première), attendri par l’idée de participer à cette noble lutte.

Avant de payer, dites nous ce que vous allez faire et comment !

Les difficultés commencent alors et l’indigence intellectuelle de nos beaux seigneurs apparaît insondable à moins que ce soit de la lâcheté politique ou un manque de clairvoyance morale de la part de ces aristocrates des palais républicains.

Il faudrait en effet qu’ils abandonnent leur clientélisme africain, leur folies francophones, ou leurs « Franco-Folies » africaines et autres politiques africaines grandioses ou criminelles, qui dans les pires années se sont même trouvées mêlées de très prêt à un génocide.

Et que faire avec M. Mugabe et ses semblables (et il y en a beaucoup, quoique moins enragés) ?


Il faudrait de la part de la France, comme du reste de la communauté internationale beaucoup plus de clairvoyance morale et de courage, et instituer un véritable devoir d’ingérence… vaste programme !

Notre noblesse d'état moins que quiconque est prête à s’y lancer.

C’est trop demander, à nos Seigneurs, bien sûr, d'avoir un peu d’humilité devant un sujet si difficile, et de réfléchir un peu avant de taxer.




Les données chiffrées ci-dessus sont tirées d'un article du Wall Street Journal du 1er septembre 2005


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