lundi, septembre 12, 2005

Katrina et la « Puissance adultère »

On l’avait déjà vu pour la guerre en Irak (La guerre à outrances : Comment la presse nous a désinformés sur l'Irak de Alain Hertoghe ). Aujourd’hui c’est pour Katrina.

A beaucoup de journalistes, « la liberté d’expression leur paraît inclure celle de mettre en scène l’information selon leurs préférences… » J.F. Revel.
De toutes les informations disponibles, ils font le tri, amputent, amplifient, et ne retiennent que celles qui confirment leur opinion, leur préjugé, voire celles qui sont supposées plaire à la majorité de leurs lecteurs, car il faut bien vendre sa salade…

Cette perversion de la liberté d’expression est longuement analysée et illustrée de nombreux exemples par JF Revel dans "Connaissance inutile" au chapitre intitulé « la Puissance adultère ».

Avec le désastre de Katrina, cette dernière est à l’œuvre et la pathologie anti-Bush (comme il y a eu, en son temps, la « pathologie reaganienne », citée par le même auteur) se déchaîne.

Il va de soi que tous les adversaires politiques de G. Bush, aux Etats-Unis, notamment le Parti Démocrate, se sont rués sur la bonne aubaine. Avec indécence et mauvaise foi, ils ont invoqué contre sa politique le réchauffement climatique, la réduction des impôts, la guerre en Irak..

Malhonnêteté inacceptable, mais explicable aux Etats-Unis de la part d’adversaires politiques sans pitié. C’est moins explicable de la part des journalistes européens et notamment français. Obsédés par leur anti-américanisme ils reprennent (en les copiant bêtement) tous les arguments de ces adversaires sans y regarder plus à fond et en rajoutent dans leur morgue, en y voyant l’échec d’un supposé modèle américain et « l’impuissance des hyper-puissants. »

Comme si les américains n’étaient pas des hommes ordinaires comme nous tous, dépassés par une catastrophe naturelle affectant une superficie égale à celle de la Grande-Bretagne. De la part de ces donneurs de leçon, il y a plus de jubilation malsaine que de compassion pour les victimes du désastre.

Le réchauffement climatique ? Une étude du National Hurricane Center démontre que la fréquence des cyclones observée depuis 1851 n’a pas augmentée dans les dernières décennies ni leur sévérité.

La réduction des impôts ou l’affectation des ressources fiscales à d’autres fins que les ouvrages d’infrastructure ? Les parties de digues qui se sont effondrées concernent des ouvrages en béton récents. « ..the levees that failed were already completed projects. » The Washington Post.

Les soldats américains mobilisés en Irak on fait défaut ? Argument ridicule, c’est bien plus simplement les National Guardsmen de Louisianne qui n’étaient pas sur les lieux en temps utile.

Une insuffisance d’Etat, entendez une insuffisance d’impôts et de régulations étatiques ? Le New-York Times lui-même, habituel porte parole des démocrates, des écologistes et partisan d’un Etat plus fort, considérait récemment (article du 13 avril 2005) que l’Administration Bush en faisait trop à travers l’Army Corps of Engineers, pour le contrôle des inondations du Mississipi. Etc. Etc.

Dans le temps, quand un désastre naturel s’abattait sur l’humanité, on brûlait les sorcières et massacrait les juifs. Les temps n’ont guère changé il faut toujours trouver des coupables et quand il s’agit des américains on a droit de la part de beaucoup de médias à de jubilantes condamnations.



P.S. Bien entendu la gravité de la calamité venue du ciel a été amplifiée et les souffrances des populations plus insoutenables en raison de défaillances humaines. Mais curieusement les médias ne cherchent pas à les analyser. Il faudrait regarder du coté des administrations locales, de leurs faiblesses et incompétences. Tous les maires des grandes villes américaines ne ressemblent pas à Rudolph Giuliani.
Mais ces faiblesses, elles n'ont rien de spécifiquement américaines (on a bien vu en France : les 15 000 morts dus à la canicule de 2003), alors aucun intérêt !


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