mardi, septembre 13, 2005

Pétro-stupidités

Contre un certain nombre d’idées reçues, examinez bien le petit tableau ci-contre, Wall Street Journal du 8 septembre 2005 :

Il y apparaît que la France a un ratio d’utilisation du pétrole (oil use intensity) parmi les plus bas du monde, 970 barils/jour par milliard de USD de richesses nationales produites (PIB) et très nettement inférieur à la moyenne mondiale qui est plus de 2 et demi fois plus élevée. (Merci Giscard ! pour ta politique du tout nucléaire, extravagante peut-être et coûteuse, mais enfin aujourd’hui elle a au moins ce résultat intéressant).

On en tire de riches enseignements qui démontrent une fois de plus que nos politiciens et nos médias se moquent de la réalité des faits.

1- on nous dit que si notre croissance est faible et notre commerce extérieur déficitaire, c’est la faute du pétrole cher. La France subit un nouveau choc pétrolier à l’origine de ces difficultés.

Et pourtant la France est du fait de ce ratio particulièrement bas un des pays les mieux placés dans le monde pour résister à la hausse du pétrole. Alors comment se fait-il que la croissance est très supérieure dans beaucoup de pays où ce ratio est beaucoup plus élevé ? Et d’ailleurs si le pétrole est cher, c’est qu’il y a de la croissance dans le Monde, environ 4% annuel en moyenne globale. Pour la France, cherchez donc l’erreur ailleurs, mais pas dans le cours du pétrole ! Avec la mondialisation et l’application de la théorie des avantages comparatifs nous devrions être les champions du monde (avec nos voisins allemands).

2 - Les esprits forts nous promettent des calamités, un avenir sinistre de pénurie et de rationnement. Le monde court à sa ruine et en 2050 ce sera fini nous aurons épuisé nos ressources.

Mais regardez bien le tableau on y voit un extraordinaire potentiel d’économie. C’est un véritable gisement de réserves qui est latent et se trouvera exploité progressivement avec la tendance de la plupart des pays du haut du tableau à se rapprocher du ratio d’utilisation de la Suisse. Utopie ? Mais ils y seront bien obligés graduellement par le marché (pour autant que celui-ci reste libre) tant que les prix resteront durablement élevés. Imaginez un peu si les américains avaient un taux d’utilisation égale à celui de la Grande Bretagne, la consommation des Etats-Unis serait divisée par 2. Ce sont plus de 10 millions de barils qui seraient libérés par jours, plus de 10% de la consommation mondiale. De quoi faire chuter le baril de $ 65 à $ 9 comme en octobre 1998. Ce potentiel se manifestera immanquablement avec pour effet de reculer l’échéance fatale de plusieurs décennies.

3 - Remarquez la forte proportion des pays asiatiques en haut du tableau. Ces pays, nous le savons que trop, sont pour la plupart des économies d’exportation où notamment l’énergie reste fortement subventionnée (pour certains par le moyen de l’endettement). Ceci explique leur ratio très élevé. Mais cette situation ne peut durer éternellement surtout si la Banque Centrale Américaine continue de relever les taux d’intérêt en dollars. La hausse pour ces pays est très pénalisante, plus que proportionnellement. Faisons confiance aux mécanismes de marché pour que s’effectue, en son temps, la correction souhaitable à la baisse.

Un problème subsiste cependant, ce sont nos dirigeants et leur politique de gribouille qui consiste à taxer par ci et subventionner par là, bref à fausser et brouiller les cartes, en créant des distorsions qui finalement auront pour effet de nous handicaper un peu plus dans la compétition mondiale.



3 commentaires:

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