vendredi, mai 20, 2005

La fuite en avant

La France est surtout malade de son modèle social, inégalitaire, corporatiste et abusif.
Elle en est intoxiquée au sens littéral du mot. C’est cela le problème de fonds.

Depuis la fin des « trente glorieuses » et les crises pétrolières des années 70-75, ce modèle est largement au-dessus de ses moyens.

Et cependant, la Technostructure qui la gouverne depuis des décennies a démissionné devant les réformes et les sacrifices à mettre en place. Incapable d’en appeler à l’intelligence des citoyens et peu soucieuse de mettre son pouvoir en péril, elle s’est laissée aller à la facilité :

  • Laxisme budgétaire des années 75-85 avec ses conséquences, érosion monétaire et inflation, (le traitement de la crise étant de ce fait transféré sans douleur vers les épargnants et autres catégories incapables d'élever des barricades )…démission.
  • Politique du franc fort des années postérieures à 85 qui lui inflige des taux d'intérêt excessifs et déflationistes,( et ce qui a eu pour effet notamment de faire supporter à l'économie française – sans d’ailleurs que cela soit expliqué aux citoyens trop bêtes pour comprendre - les folies monétaires du chancelier Kohl suite à la réunification allemande) …démission.
  • Création de la monnaie commune (une manière d’appliquer la maxime, se référant à la puissance économique allemande, : If you can’t beat them join them –si vous ne pouvez les battre associez-vous avec eux). Au lieu de soigner la France de son obésité, on lui impose un corset budgétaire qui l'étouffe (bien que le corset de Maastricht commence à lâcher quelque peu)…démission.

Et aujourd’hui encore, démission : La fuite en avant vers la construction politique européenne qui est l’alibi de l’incapacité et de la lâcheté des gouvernants. Dilué dans un ensemble anonyme, autogéré par la technocratie, la responsabilité de ces derniers devient insaisissable.

Comme effet secondaire et pervers, cette politique de garçon de bain, en faisant porter le chapeau à l’Europe, a ruiné dans l’esprit de beaucoup de français l’idée pourtant magnifique de marché unique et de coopération entre les nations de notre continent.

Ces réformes du modèle social, différées depuis si longtemps, restent un probléme typiquement français qui ne peut être résolue que par les français.

Alain Cotta dans son livre « une glorieuse stagnation » nous confirme «l’irréductible spécificité nationale des politiques sociales et démographiques des pays européens » avec, ajoute-t-il, presque la même intensité que la langue.

Et c’est donc un face à face direct que les français doivent avoir avec leurs dirigeants. Ce sont leurs dirigeants et eux seuls qu’ils doivent mettre en accusation, sans leur accorder aucune circonstance atténuante, car ce n’est pas le marché unique européen, ni la mondialisation qui est à l’origine des déficiences et déséquilibres qui existent dans notre pays (comme c’est longuement démontré dans le livre « France in crisis » cité en marge à droite).

Il est parfaitement contrindiqué que s'interpose ou interfère, dans ce processus, une construction politique supra-nationale opaque et ectoplasmique.

L’intoxication en est à sa phase extrême me direz-vous ! Le cas est désespéré !

Il ne faut que quelques-uns pour faire changer les choses (Law of the few, évoquée par Milton Friedman), pour susciter la prise de conscience nationale qui aboutira à mettre à la porte ces gouvernants incapables et lâches et à élire ceux qui feront entendre aux français le langage de la vérité et de la responsabilité.

Mais vous-mêmes amis bloggers !... Vous savez déjà que vous pouvez remuer le Monde !


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