jeudi, juin 23, 2005

Le grand délocalisateur

Délocaliser est hautement condamnable selon la mentalité socialiste. Mais le plus grand délocalisateur a été F. Mitterrand lorsqu’il a sous-traité notre politique monétaire à une entité abstraite sise à Frankfort.

Cette délocalisation ou cet abandon de souveraineté a constitué le premier pas vers une union politique de l’Europe. Ce mouvement a été maintenant brutalement stoppé. Mais il nous reste l'Euro.

Maintenant qu’on a la charrue, qu’est-ce qu’on fait sans les bœufs ? Nous avons un problème.

Une monnaie commune signifie obligatoirement, alignement des politiques économiques, harmonisation fiscale, voire sociale… donc une union politique. Nous le voyons bien avec la situation en Irelande qui n’a rien à voir avec celle de l’Italie. L’une profite exagérément de l’euro, l’autre s’en étouffe…(et nous aussi d'ailleurs).

Les esprits forts (notamment à la BCE) vous diront que le dollar est la monnaie commune pour le Wisconsin comme pour la Californie ou le Texas, des économies également bien disparates. Aux seuls et fondamentales différences que flexibilité et mobilité sont les maîtres mots aux Etats-Unis qui ont également une langue commune !

Ce sont les Technocrates franco-allemands qui nous ont mis dans cet avion sans s’être assurés des moteurs, ou en croyant que les moteurs suivraient…Les français agissaient parce qu’ils avaient peur des allemands et en particulier du mark, les allemands parce qu’ils avaient peur d’eux-mêmes. Mais avoir une vision réaliste de ce qui était possible et souhaitable à long terme, c’était trop leur demander.

Il y a eu un référendum en 1992, me direz-vous ? Oui mais la question était posée en terme trop abstrait pour que la réponse positive ait une valeur démocratique réelle sur le sujet.

Il aurait fallu demander aux français : « Etes-vous prêt à ce que la France abandonne sa souveraineté sur sa politique monétaire, économique et fiscale au profit de l’Europe ? »

Mais là, il y avait un problème que les Technocrates n’ont pas voulu affronter, car il devenait indispensable de définir en même temps quelle Europe et dans quel cadre démocratique.

Nous nous retrouvons donc dans un avion sans moteur. On peut toujours planer et compter sur les courants ascendants pour durer…

Mais ce qui est sûr c’est que l’un ou l’autre des passagers ne peut plus descendre car ce serait encore plus catastrophique…A 30 000 pieds d’altitude on ne peut même pas envisager d’ouvrir une porte.

Il faut souhaiter que cela dure aussi longtemps que possible jusqu’au « soft landing » et qu’il n’y ait pas de mutinerie à bord, de la part de passagers qui paniquent (voir une déclaration récente d’un politique italien envisageant le retour à la lire).

En attendant pour la France amputée de notre bras monétaire, il nous reste pour piloter notre économie….et bien, pas grand-chose…une légère marge de manœuvre budgétaire ? même pas ?

Faut-il qu’ils soient nuls ces Technocrates, les voilà maintenant complètement désarmés.

Ils ont scié la branche…etc, en nous fourrant dans le pétrin !




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