samedi, avril 23, 2005

Low trust society

Certains partisans du Oui disent que les citoyens français ont maintenant une mentalité d'assistés et qu'ils ne réagiront que sur la contrainte extérieure. Seule solution donc, voter positivement pour cette Constitution !

Je rejette vigoureusement cette opinion. Ce n'est pas le citoyen français qui est coupable de la situation de crise dans laquelle se trouve la France. J'accuse en revanche toute la classe politique de gauche, comme de droite et les chefs d'Etat qui se sont succédés depuis des années.

Démissions successives devant les difficultés, manque de vision, lâcheté, corruption et en général, mépris pour l'individu, qu'il considère avec arrogance incapable de se gérer lui-même. Voici ce qui caractérise leur attitude et en particulier celle du premier d'entre eux aujourd'hui, et tout ceci, pour garder le pouvoir.

Ils ont créé et laissé se perpétuer une société, selon nombre d'observateurs étrangers, dépourvue de la confiance mutuelle nécessaire à la cohésion sociale et à une véritable démocratie, une « low trust society ». Une société caractérisée par une scandaleuse inégalité sous couvert d'une solidarité hypocrite* et un grave déficit démocratique. (Si vous voulez en savoir plus sur cette low trust society et son inégalité, lire une étude très fouillée, de Timothy B. Smith, universitaire canadien, dans son livre « France in crisis »)

On attend d'un chef d'État qu'il fasse appel à l'intelligence et à la générosité du citoyen au lieu de susciter chez lui par sa démagogie populiste et sa propre faiblesse, les plus mauvais penchants, l'avidité, l'intérêt corporatiste, l'égoïsme, qui débouchent en marge sur le racisme, l'antisémitisme etc.

Mais que peut-on attendre d'autre d'un « Echocrate », (néologisme emprunté à Yves Roucaute) qui ne gouverne qu'en se faisant l'écho de l'opinion pour protéger, contre toute raison, son pouvoir et sa sinécure.

On ne peut pas demander aux français d'avoir un comportement citoyen dans un environnment politique et social aussi dégradé. C'est chacun pour soi et sauve qui peut.

La classe politique n'a pas compris le coup de semonce d'avril 2002. Cette fois-ci, il faut tirer au but !
Ce sera Non !


*un seul exemple parmi de nombreux autres : les régimes dits spéciaux de retraite appartenant aux services publics . Il y en a à peu près trois douzaines tous insolvables donc à la charge du secteur privé. Les retraités de ces régimes correspondent à peu près à 30 % du total et consomment 60 % de la charge annuelle nationale, alors que les autres 70 % se partagent les 40 % restants !





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